Le Petit Sillage



Numéro 1 : Juillet 1997 Numéro 3 : Décembre 1997 Numéro 5 : Juillet 1998
Numéro 2 : Octobre 1997 Numéro 4 : Mai 1998







Numéro 1 : Juillet 1997


Editorial : Ouf, enfin partis !

Nous avons annonçé : départ début juillet, nous espérions mi-juillet, nous sommes finalement partis le 19 juillet à 16h55 de la Trinité sur mer. Les étapes : Houat, Yeux, St Gilles Croix de vie, Port Bourgenay, La Rochelle.
Nous essaierons de tenir une parution au moins trimestrielle du petit sillage et vous proposerons des rubriques récurrentes : le "hit parade" des mouillages et des ports, la croisière en chiffres, un nouvel épisode du merlu trompeur, et aussi, selon l'humeur : impressions en vrac, recettes de cuisine, tuyaux pour vos prochaines vacances, etc ...

    À bientot.

Sylvie et Christophe


Sommaire :
Nos contacts pendant cette année

  • Renseignements administratifs et itinéraire (à quelle poste restante doit-on envoyer une carte postale cet été, un faire part de mariage à l'automne, un fairt-part de naissance en novembre ou un autre en mars(1) ?

    Florence Roger
    xx rue Jean Jaurès
    44000 NANTES
    tel : xx xx xx xx xx
    son tel professionnel : xx xx xx xx
    et leur Email : vincent.roger@hol.fr
  • Vous pouvez aussi joindre nos parents qui suivront certainement les progrès nautiques et linguistiques de leurs petits enfants :

    • Jean-Pierre et Danielle Vigny
      tel : xx xx xx xx
      ou xx xx xx xx (selon les saisons)
    • Pierre et Marie-Françoise Piéjus
      tel : xx xx xx xx
      ou xx xx xx xx (vacances scolaires)
  • Et dès maintenant, par courrier :

    • -> 05/09/97 : Poste restante à Bonifacio 20160
    • -> 30/09/97 : Poste restante à Bizerte, Tunisie
    • -> 31/10/97 : Poste restante à Marsala, Sicile


    (1) Toute similitude avec des situations vous concernant, ne serait que pure coincidence, bien entendu...

Les nouvelles du bord

Rien de bien extraordinaire jusqu'à maintenant : l'amas de vetements, le tas de conserves, la montagne de couches ... tout a été englouti dans les coffres de ce brave Gwalarn, sous l'oeil quelque peu étonné des voisins de ponton. Gwalarn a été baptisé par Anne-Laure, juste avant son départ de la Trinité, au cidre Loic Raison : N'est pas Breton qui veut ...
On a frolé le drame lors de la première nuit à bord : l'ours en peluche d'Alexandre avait disparu ! Il a été retrouvé, faisant bravement la planche dans l'eau sale et glacée du port de la Trinité. Il faut croire qu'il a appris à nager en meme temps qu'Alexandre...
Les trois enfants s'habituent bien à l'espace et au rythme du bord. Ils ont tous les 3 pris leur premier bain de la saison en mer, entre l'Ile de Ré et la Rochelle. commentaire d'Alexandre : "tu ne vas pas regretter de ne pas te baigner papa, elle est glaçée".


Mouillages et ports

Pas de "hit-parade" pour ce N°1, la concurrence est faible et la navigation restreinte. Quelques remarques tout de meme !
Houat : Quand ça bouge, ça bouge...
Yeu : Tarifs élevés (149 F pour 9m60) mais port agrandi, accessible 24h sur 24, douches comprises 24h/24.
St Gilles : Tarifs intermédiaires (125 F). Douches 24h/24.
Port Bourgenay : 108 F. Complètement artificiel, sanitaires très propres, bulletins météo photocopiés pour les plaisanciers.
La Rochelle : 105 F et la 3ème nuit gratuite. Tout sur place. Le Prisunic du centre-ville livre gratuitement à bord.


La Croisière en chiffres
Miles parcourus en 33h10 : 112

Nuits : mouillage 0 
        bouée 1
        pontons 6
        en mer 0

Nombre d'heures de moteur : 13h45

Peche : 4 Maquereaux (2 peches)


Sans sponsors ©, prenez la vie à plein poumons...
    Le Merlu Trompeur (1)

    D'habitude raymond le Créac'h n'y allait pas par quatre chemins. Mais là, la situation était inextricable. Au sens propre. Nom d'un chien, mais comment s'y était il pris pour finir comme ça, ligoté comme le roti du dimanche et sous 5 m d'eau...
    Quand les séides de Lolo le Floc'h l'avait surpris au bar du Merlu Trompeur, ça avait tout de suite mal tourné. D'abord les insultes, puis la bagarre dans la ruelle derrière le bistrot. Les salauds l'avaient assommé à coup d'épissoir. Il avait repris connaissance juste à temps pour se rendre compte qu'ils l'avaient ficelé dans un trémail de 40, illégal comme tout le reste des affaires de Le floc'h. La gueuse qui lui lestait les pieds, il s'en était rendu compte plus tard, quand ils l'avaient flanqué à la flotte sans rien dire.
    Ça faisait déjà 2 minutes 30 qu'il réfléchissait à tout ça. Arrivé aux 3 minutes qu'il n'avait jamais dépassées dans son lavabo, il ouvrit la bouche, avala une grande tasse d'eau salée et se noya aussi sec.

    À suivre



    Le bricolage de la semaine
    remplacement du robinet de l'évier. Bilan : 2 robinets, 3 heures d'efforts, 4 heures de jurons ! Mais ça marche...

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Numéro 2 : Octobre 1997

                         

EDITORIAL

De la Rochelle à Bizerte, en remontant la Gironde jusqu'à Bordeux, puis la Garonne, en franchissant les 115 écluses qui ponctuent le canal du Midi entre Castets-en-Dorthe et Sète, en se réfugiant dans les calanques de Cassis par Mistral, en découvrant les mouillages déserts de la Corse en Septembre, ceux encore plus sauvages de Sardaigne ainsi que de multiples marinas en construction, avant de prendre un bain de foule au marché de Bizerte, telle est l'étape de ce deuxième numéro du Petit Sillage, étape très variée et pleines de contrastes avec un soleil omniprésent...et de nombreux bains !
Nous avons beaucoup aimé la ballade sur le canal du midi pour la tranquillité, les villes traversées, les petits chateaux, églises, villages aperçus entre deux rideaux d'arbres au détour du canal. Nous avons été surpris par l'absence de monde en Corse début septembre. Les mouillages décrits dans le Livre de Bord Méditerranée comme superbes mais très fréquentés l'été, se sont révélés superbes... et très peu fréquentés. Nous avons souvent passé la nuit avec 5 à 10 bateaux dans les mouillages les plus connus (Girolata, Campomoro) et parfois seuls (baie de Nichiareto). La Sardaigne offre un contraste important entre la cote rocheuse découpée du Nord, avec de nombreux mouillages déserts (Porto Puddu, mouillage sous le Cap ferro, mouillage au Nord du port de Golfo Aranci...), et les marinas démesurées en construction sur la cote Est (La Caletta, Porto Corallo, Villasimius). Merci les fonds européens de développement régional ! Mais à quoi serviront les 1000 places de Porto Corallo, à 5 km d'une petite ville et sur une cote où il n'y a déjà plus de bateaux qui naviguent en septembre ?
L'arrivée à Bizerte a été un choc, après la cote Sarde déserte, et nous avons été contents de prendre un bain de foule au marché, de parcourir les rues d'une ville très animée.

Bizerte, 1er Octobre 1997
Sylvie et Christophe



SOMMAIRE


  • Editorial : p1
  • Les mouillages et les ports : p2
  • La croisière en chiffres : p1
  • Les prochaines semaines : p1
  • Le Merlu Trompeur : p3
  • Les nouvelles du bord : p2
  • Les moments forts : p2
  • La noix d'honneur : p2
  • Le mur du çon : p2
  • Le Canal du Midi : p4
  • Le bricolage de la semaine : p3
  • Un grand cru du Médoc : p5
  • Le coin des enfants : p6
  • LA CROISIERE EN CHIFFRES
    Miles parcourus 
      (dont 600km de voies naviguables) : 1070
    
    Nuits : mouillage                       10
            bouée                            1
            ponton/quai    plaisance        41
                           peche             2
            en mer                           2
            canal          "herbe"          11
            canal           quai/ville       7
    
    peche : tonnage non communiqué (par honte)
    
    LE PROGRAMME DES PROCHAINES SEMAINES

    Nous avons décidé d'hiverner en Tunisie plutot qu'en Crete, suivant en cela les conseils de nombreux navigateurs rencontrés, et ce qui permet aussi de mieux équilibrer les distances, le bassin de Méditerranée occidentale étant plus vaste que celui de Méditerranée orientale. Nous envisageons donc de longer les cotes tunisiennes: golfe de Tunis, Cap Bon, golfe d'Hammamet... au moins jusqu'à Monastir (de façon à visiter le port retenu à priori pour l'hivernage), avant de remonter via Pantelleria (ile Italienne) en Sicile pour en faire le tour (dans le sens des aiguilles d'une montre) et revenir ensuite en Tunisie.



    Adresse jusqu'au N°3 du Petit Sillage:
    VIGNY/PIEJUS Yacht GWALARN
    Marina Cap Monastir BP 60
    5000 MONASTIR Tunisie
    Tél : 216 3 46 08 51 ou 09 53
    Fax : 216 3 46 20 66

    Contact en France : Florence Roger
    xx rue Jean Jaurès
    44000 NANTES
    Tél perso : xx xx xx xx xx
    Tél prof : xx xx xx xx xx




    LA NOIX D'HONNEUR

    Décernée à ALEXANDRE pour etre passé à la baille lors de la traversée Continent-Corse. Bateau encore en route, une partie de l'équipage se préparait pour le bain. L'affreux coquin, en voulant pousser sa mère à l'eau, a glissé et s'y est lui-meme retrouvé. L'abnégation de sa mamman (pas rancunière, elle a plongé) et le sang-froid du reste de l'équipage ont permis de récupérer l'escogriffe.





    LE MUR DU ÇON

    Allégrement franchi par CHRISTOPHE au mouillage à Cargese. Pour signaler notre présence la nuit, il envoie une lampe de poche dans le gément, suspendue à la drisse de pataras...et il oublie le petit bout pour la ramener sur le pont. Une bonne demi-heure d'efforts, en équilibre sur la bome, gaffe raboutée à une rame, fut nécessaire pour récuperer l'engin.



    LES MOMENTS FORTS


    On s'est fait peur :

  • Au ponton à Bordeaux, lors du passage de l'Italia prima (paquebot de 100 m de long), à 4h30 du matin et à 10 noeuds. Sa vague d'étrave nous a pratiquement fait monter sur le ponton et a ajouté quelques cicatrices à Gwalarn.

  • Dans l'écluse n° 36, les tourbillons du remplissage ont mis le bateau en travers, et on a bien cru exploser le mat lors du choc de l'arrière du mat contre le quai opposé.

  • En essayant d'emprunter le passo del galere dans les Isole di Li Nibani (Sardaigne), passage décrit dans le guide SHOM avec des profondeurs de 9 à 11 m, nous avons réalisé (un peu tard) que le passage était de l'autre coté de l'ilot. Demi-tour en catastrophe et grand tour du mini archipel de Li Nibani pour finir.

    On s'est fait plaisir :

  • En passant la première écluse à Castets-en-Dorthe: "cette halte (...) permet de se reposer de la tension de la navigation en Garonne" dixit le guide. Ouf !

  • Pour Christophe, en passant une après-midi à Sète à regarder les régates du Championnat de France de modèles réduits (12m JI).

  • Pour Sylvie, à regarder les joutes nautiques à l'occasion des fetes de la Saint-Louis, à Sète.

  • En entrant dans le golfe d'Ajaccio par la passe des Sanguinaires, à 8 noeuds sous spip.

  • En encourageant les premiers pas d'Ulysse sur le ponton à Bizerte.

  • LES NOUVELLES DU BORD


    Une nouvelle de taille: Ulysse marche ! Ce petit coquin s'est enfin décidé à faire ses premiers pas sur le ponton de Bizerte, sous les encouragements et les applaudissements d'un public inconditionnel.
    Eléonore est très fière de ses petites lunettes, prescrites à Toulouse et réalisées à Ajaccio, qu'elle doit mettre pour travailler (ce qui à deux ans et demi est plutot limité) et pour regarder la télé (ce qui l'est encore plus à bord !) L'utilité de ces lunettes semble donc discutable... Par contre, Eléonore utilise quotidiennement le "matériel" d'Alexandre (i.e. la ceinture de piscine) pour sauter de la plate-forme de bain, toute seule. Alexandre nage pas mal du tout sans aucun matériel. Par contre, lui qui était tout fier d'etre dans la classe des "grands" cette année et qui réclamait "l'école" tous les jours, passe maintenant plus de temps à pecher (sans grand succès, mais avec une persévérence désarmante) qu'à écrire.
    Après deux mois et demi de vie à bord, les trois moussaillons sont à l'aise pour escalader les filières, grimper partout, monter et descendre dans la cabine..., mais Christophe a toujours le mal de mer...
    Nous n'avons pas encore eu de visite, mais Soizic (mère, grand'mère et bell-mère de tout l'équipage) viendra nous voir quelques jours dans deux semaines. Avis aux amateurs !



    HIT PARADE DES MOUILLAGES...
    1. Porto Puddu (Sardaigne) pour le cadre et l'abri exceptionnel
    2. Campomoro (Corse) pour le cadre, la vue et l'abri
    3. Calanques de Cassis (Sylvie) et Girolata (Christophe)
    ... ET DES PORTS
    1. Bonifacio pour le site
    2. Sète pour l'accueil et le service
    3. Ajaccio et Bizerte pour les commerces à proximité, les gens rencontrés, le site

    Prix citron à l'unanimité pour Bordeaux (halte nautique du Point-du-Jour) pour le courant (5-6 noeuds à marée descendante), l'état du ponton, l'absence de jetée (pour protéger des remous des bateaux qui naviguent sur la Gironde et des billes de bois ou autres objets flottants), l'absence de commerce à proximité.


    LE MERLU TROMPEUR (2)


    En regardant les bulles remonter à la surface, le vieux Le Guen ne se sentait pas très fier de lui. Mais, outre la présence des deux patibulaires, cette vieille rosse de Raymond avait la sale habitude de remonter les casiers des autres, et ça, c'était pas un truc à faire.
    Quand meme, c'était pas pour une histoire de casier que Le Floc'h avait fait expédier l'auttre. Pas que ce soit pas assez sérieux, ou qu'une affaire comme ça puisse effrayer un Le Floc'h, mais quand meme... Et puis ce type était propriétaire de la conserverie et à la tete d'une véritable petite flotille de bateaux, alors quelaues casiers... En tous cas, il avait bien reconnu les gars de Concarneau, ça y avait pas erreur, et ces deux là obéissaient à Le Floc'h au doigt et à l'oeil. C'est à tout ça qu'il pensait, le vieux Le Guen, il marchait en hochant la tete et en grommelant en breton, sans réaliser que ses pas le ramenaient au Merlu Trompeur. Après un momment d'hésitation, il poussa la porte d'un geste un peu fataliste. Il ne put réprimer un mouvement d'effroi en voyant que les deux sbires étaient eux aussi revenus et discutaient entre eux à voix basse. L'un d'eux levait la tete, le voyait chanceler, devinait tout en un instant. Le Guen alla jusqu'au bar et commanda son blanc-cassis habituel pour donner le change, mais le lendemain, on le trouvait allongé dans une ruelle, mesurant le pavé de toute sa longueur, aussi mort que le bois dont il faisait ses casiers.

    À suivre

    LE BRICOLAGE DE LA SEMAINE


    Le changement du presse-étoupe

    Mettre autant de segments de tresse (a) que possible, autour de l'arbre, dans l'embout femelle (b) du presse-étoupe


    cliquez pour agrandir
    Les trucs :
  • 1. Couper les segments à la bonne longueur

  • 2. Les mettre alternativement coupure en haut et coupure en bas

  • 3. retirer les vieux segments avant d'aller acheter de la tresse neuve (pour etre sur d'acheter ce qui convient)






  • La route de GWALARN depuis La Rochelle (cliquez pour agrandir)




    LE CANAL DU MIDI


    Le canal en quelques chiffres
    distance écluses bassins
    (sassements)
    Gironde
    (Royan -> Bordeaux)
    95 km 0 0
    Garonne fluviale
    (Bordeaux -> Castets-en-Dorthe)
    54 km 0 0
    Canal latéral à la Garonne
    (Castets-en-Dorthe -> Toulouse)
    194 km 53 53
    Canal du Midi
    (Toulouse -> Onglous)
    240 km 62 89 10 écluses doubles, 4 triples, 1 quadruple, 1 septuple
    Etang de Thau
    (Onglous -> Sète)
    17 km 0 0
    Total 600 km 115 142


    Nos coups de coeur : Moissac, Castelnaudary et les biefs ombragés en pleine nature


    Moissac, ville renommée pour son magnifique cloitre roman du Xème siècle et le chasselas de Moissac (raisin blanc), est une ville tranquille, traversée par le canal. Plusieurs ponts, tous très fleuris, dont un superbe pont tournant, enjambant le canal, très étroit dans la traversée de la ville. Le "port" est aménagé en centre ville avec eau, électricité, sanitaires. On a aimé cette petite ville très fleurie et le cloitre absolument magnifique. Pour le Chasselas, il aurait fallu y rester encore 3 semaines...
    Castelnaudary, ville du cassoulet, domine le Canal du Midi qui s'élargit en un très grand bassin partiellement ombragé. On a aimé le site, avec ce bassin bordé de maisons d'un coté, d'arbres sur l'autre rive, et la ville à flanc de colline, le carillon de l'Eglise St Michel, la visite du musée de Cugarel (XVIIème), ancien moulin à vent en activité jusque dans les années 20. Et l'incontournable, et néanmoins excellent cassoulet, que nous avons pu apprécier, lors d'une sortie sans enfants, grace à la gentillesse de Susie, sur Riduna - un voilier anglais avec lequel nous avons passé la première écluse et pas mal d'autres ensuite - qui nous a spontanément proposé de garder les enfants pour qu'on puisse "sortir".
    L'un des principaux charmes du canal consiste en la possibilité de s'amarrer n'importe où dans un bief. Nulle obligation de rejoindre une halte nautique le soir ou à midi, on peut partout accoster les berges herbeuses et passer une amarre dans une racine de platane. Seule restriction, les bateaux calant plus de 0,8 m stationnant la nuit dans des biefs de moins d'1km le font à leurs risques et périls. Mais malgré le nombre impressionant d'écluses, les biefs de plus d'1km sont quand meme très nombreux ! On a ainsi pu voir des villages à l'écart des circuits touristiques tels Sérignac-sur-Garonne et son magnifique clocher hélicoidal, le Mas d'Angenais et son église romane du XIème siècle, Trèbes et... son feu d'artifice impressionnant tiré depuis l'église.

    Conseils en vrac pour apprécier une croisière sur le canal du Midi

    1. Dématez à Pauillac: sérieux, compétence et prix (inférieurs à Bordeaux, et une bouteille offerte en prime) et évitez une escale à Bordeaux. De Pauillac on peut rejoindre Langoiran ou Cadillac (bastide avec remparts et deux belels portes).

    2. Prévoir un amarrage sérieux du mat. Nous avons choisi de le mettre sur babord, cqui dégage la descente, mais nous interdisait de nous amarrer à gauche dans une écluse, ce qui, quand 3 ou 4 bateaux éclusent simultanément, est une réelle contrainte, mais pas insurmontable cependant. Avec un mat décentré, il est absolument interdit de partir en travers dans une écluse, sous peine de voir l'arrière du mat heurter violemment le coté opposé de l'écluse. On y a laissé une antenne V.H.F., et on a tremblé plusieurs fois pour l'enrouleur.
      Autre solution: ne pas avoir de mat (l'idéal) ou un mat court n'excédant pas la longueur du bateau.
      Attention, le tirant d'air étant parfois très limité (3,30 m dans l'axe et 2,40 au gabarit de 5,5 m de large) il n'est guère possible de fixer le mat dans l'axe très haut (pour dégager la descente).

    3. Tirant d'eau = 1,60 m garanti, mais nous déconseillons plus de 1,45m. En calant 1,35m nous avons touché à plusieurs reprises (vase) et "labouré" un bief dont le niveau était "un peu" plus bas que la normale (à régime moteur équivalent on faisait 3 noeuds au lieu de 4).

    4. Prévoir un taud, meme sommaire, utilisable sans mat, car le soleil tape dans le Sud-Ouest et quelques biefs ne sont pas ombragés (au début et avant Toulouse).

    Villes traversées : Royan, Pauillac, Bordeaux, Agen, Valence d'Agen, Moissac, Castelsarrazin, Toulouse, Castelnaudary, Carcassonne, Bésiers, Agde, Sète.



    Le canal du Midi, photo d'une écluse


    VISITE D'UN CHATEAU DANS LE MEDOC

    Pontet-Canet - Pauillac - Grand cru classé

    Qu'est-ce que le 2nd vin d'un Grand cru classé ? Excédent de production ? Vinification différente ? Composition (mélange de cépages) différente ?
    Non, mais ce ne sont pas les memes vignes, pas les memes barriques. La Terre et le savoir-faire sont les memes.
    La vigne a une durée de vie de 70 ans, avec une mortalité de 2% par an. Les parcelles qui atteignent 70 ans sont arrachées et replantées. La vigne ne produit rien pendant 3 ans, et atteint sa pleine maturité à 15 ans. Le premier vin est toujours fait avec les raisins des vignes agées de 15 ans et plus. Les vignes de 3 à 15 ans donnent le raisin du 2nd vin.
    Le bon vin s'affine en barriques, qui donnent du gout au vin, mais les barriques "s'usent" vite et coutent cher. Une barrique de 225 l coute environ 3000 F et ne sert pour le premier vin que 2 ans, ensuite elle sert 2 ans encore pour le 2nd vin, puis est revendue à des artisans qui ne peuvent acheter des barriques neuves. Donc la composition est la meme pour un meme chateau (ex. 62% Cabernet - Sauvignon, 32% Merlot, 3% Cabernet franc), mais le 2nd vin est fait avec les jeunes vignes et les vieilles barriques. Si l'étiquette ressemble à celle du premier vin, et si la qualité est en augmentation pour tous les chateaux (parait-il), le gout est néanmoins différent (mais les prix aussi, malgré un engouement récent qui a fait grimper les prix des 2nd vins).


    LE COIN DES ENFANTS

    qu'est-ce qui t'a plu dans la ballade sur le canal du Midi ?

    Alexandre: Tourner les manivelles dans les écluses, le tour en carriole pour aller au chateau Matelot chercher du vin, rencontrer Hugo à Buzet-sur-Baïse et jouer avec lui dans le petit bateau gonflable.
    Eléonore: Très beau, c'était très beau. Une écluse, encore une écluse et encore une autre. Il y en a plein sur le canal.


    C'est quoi une écluse ?

    Eléonore: C'est une baignoire de géants où on met les bateaux à voiles et aussi à moteur.
    Alexandre: Une écluse c'est pour changer les bateaux de niveau. Pour descendre on ferme les portes, on remonte les ventelles à fond. On attend de descendre au meme niveau que de l'autre coté et on ouvre les portes et on largue les amarres et on part et on récupère Maman à l'échelle accrochée à la porte. Pour monter, on ferme les portes, on ouvre les ventelles de devant tout doucement et on attend d'etre au niveau de devant. Après c'est pareil sauf que Maman ou Papa remonte directement sur Gwalarn.


    Parlez vous éléonorien ?


    Que signifie:
    1. Le pilote ovomaltine
    2. La météo-chef
    3. La kilomètre
    4. La génoite
    5. Le maternel


    1. Le pilote automatique
    2. La V.H.F.
    3. L'anémomètre
    4. La girouette
    5. Le matériel
    Dessin : Gwalarn dans une écluse




    Le petit Sillage. Société sans responsabilté. Abonnements, suggestions, réclamations, s'adresser à: M.F. Piéjus, X rue xxxxxxxx, 92410 Ville d'Avray. Tél: xx xx xx xx.

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    Numéro 3 : Décembre 1997


    EDITORIAL

    Monastir bis : ouf !

    Bizerte, le golfe de Tunis (visite des souks, de la medina, de Carthage...), Kelibia, Beni Khiar, le golfe d'Hammamet jusqu'à Monastir, puis l'ile de Pantelleria et la Sicile: Mazara del Vallo (1er port de peche italien), Marsala et son vin, Trapani, Palerme, Cefalù, les iles Éoliennes, le détroit de Messine, Taormine (pour le théatre grec), Catane et l'excursion à l'Etna (avec un bonhomme de neige !), Syracuse, puis retour en Tunisie via Malte et Lampedusa, cette troisième étape du Petit Sillage fut culturellement très intéressante, mais météorologiquement éprouvante. La pluie a remplacé le Soleil de Pantelleria à Malte, le vent a soufflé continuement, la mer plate n'était plus qu'un lointain souvenir. On l'aura compris, les conditions de navigation ont été plus dures, et l'équipage a souffert: mal de mer et lassitude. Tout le monde attendait l'arrivée à Monastir (où nous étions déjà passés six semaines plus tot) avec impatience. Pour certains, c'était le havre du port, ne plus avoir à entendre les "avvisi di burrasche" tous les jours, pour l'une la perspective d'une première rentrée à l'école, pour un autre c'était les retrouvailles avec la grande copine Charlotte (rencontrée à Pantelleria), et pour tous les préparatifs de Noel: grands rangements, lessives, séchage et décoration du bateau.
    En fait, nous avons sous-estimé les conditions météo en sicile en novembre-décembre. Bien sur, la Sicile c'est le Sud, mais c'est quand meme l'hémisphère Nord, et décembre reste décembre... Les nuits sont longues, surtout e navigation, et les coups de vent nombreux: NW force 8 à Pantelleria (meme le bac Pantelleria-Trapani ne circulait plus), NW 9 à Trapani, Libeccio 8 à Lipari, Sirocco 9 à Milazzo, Grecale 9 à Marzamemi, Mistrale 7-8 à Lampedusa. Si la moyenne des jours de pluie en novembre est de 6, nous en avons eu... 21, mais on sait ce que les moyennes veulent dire... Au total, 14 jours "d'immobilisation forcéé" lors de ce tour de Sicile. Cette immobilisation nous a permis de découvrir le délicieux Moscato de Pantelleria (vin cuit excellent), de visiter Erice en voiture de location, d'acheter des chaussures pour tout le monde à Milazzo, de connaitre mieux le métier de pecheur d'éponges à Lampedusa, et de rencontrer des gens très sympathiques dans des petits ports où on ne pensait que passer: Charlotte et ses parents à Pantelleria, un voisin de ponton qui nous a offert des kakis et du vin à Palerme, Vittorio et Gabriele à Milazzo...

    Excellente année 98 à tous, et bon vent !

    Monastir, 18 Décembre 1997
    Sylvie et Christophe



    SOMMAIRE



  • Editorial : p1
  • La croisière en chiffres : p1
  • Les nouvelles du bord : p2
  • Le "Hit Parade" des ports : p2
  • Les moments forts : p2
  • La noix d'honneur : p2
  • Le Merlu Trompeur : p3
  • Le saviez vous ? : p3
  • Le bricolage de la semaine : p3
  • Histoire de la petite Calor : p4
  • Le naufrage de Stan : p4
  • En attendant Charybde : p5
  • Grecale à Marzamémi : p5
  • Le coin des enfants : p6
  • LA CROISIERE EN CHIFFRES
                         1° et 2°     3°
                          étapes    étape   Total
    
    Miles parcourus        1070      964    2034
    
    Nuits : mouillage        10        0      10
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    Adresse jusqu'au N°4 du Petit Sillage:
    VIGNY/PIEJUS Yacht GWALARN
    Marina Cap Monastir BP 60
    5000 MONASTIR Tunisie
    Tél : 216 3 46 08 51 ou 09 53
    Fax : 216 3 46 20 66

    Contact en France : Florence Roger
    xx rue Jean Jaurès
    44000 NANTES
    Tél perso : xx xx xx xx xx
    Tél prof : xx xx xx xx xx


    LES NOUVELLES DU BORD

    Nous avons eu des visites, du fromage "fait" et des journaux "frais" grace à Soizic d'abord, qui nous a apporté le Soleil à Sidi Daoud. Nous avons pu, après huit jours coincés dans ce petit port, doubler enfin le Cap Bon et atteindre Kelibia. Derniers bains en mer à l'entrée du golfe d'Hammamet, entrée délicate à Beni Khiar (il faut raser les cailloux de la jetée verte pour entrer sans se planter dans la vase), visite de Nabeul, et Soizic est repartie d'Hammamet, les plats en poterie de Nabeul remplaçant fromages et charcuterie dans son sac.
    Puis Anne (soeur, belle-soeur et tante de l'équipage) est venue nous rejoindre à Trapani. Avec elle nous avons visité le temple de Segeste et le site alentour, puis Palerme et Cefalù d'où elle est repartie, delestée de livres et de chocolats.
    Alexandre a fait la connaissance à Pantelleria de Charlotte, 6 ans, de Marseille, et c'est le grand amour... Alice, petite anglaise de 5 ans, rencontrée auparavant à Monastir, a été vite oubliée...
    Eléonore est toujours aussi désobéissante: ouverture des vannes de WC, tripotage des interrupteurs coupe-circuit, "emprunts" de lampe-torche..., et Ulysse se prépare pour la relève: commuter les batteries, jeter tout ce qui lui tombe sous la main par dessus bord...
    Alexandre en a assez que tous les Tunisiens et Tunisiennes lui passent la main dans les cheveux ou lui fassent une petit caresse sur la joue: "Maman, j'en ai marre que tous les gens me tripottent toute la journée !" La visite des souks de Tunis fut de ce point de vue particulièrement éprouvante. Ulysse soumis au meme traitement, ne rale pas encore et fait "coucou". Christophe regrette le bon temps en Italie, où avec Ulysse sur le dos, il voyait toutes les Italiennes s'approcher et lui dire: "Ma che bello !" avant de réaliser que le compliment ne lui était pas destiné, mais s'adressait au blondinet perché dans le sac à dos.
    Eléonore connait par coeur "Sur l'pont du nord, un bal y est donné..." et chante à tue-tete toute la journée. Elle va aller à l'école à Monastir à partir de janvier, le matin, avec son grand frère et sans le petit, et s'en réjouit d'avance. Alexandre est déjà allé une matinée à l'école tunisienne, à sa demande expresse, avant notre départ pour la Sicile, et a bien hate de retrouver ses copains et sa maitresse, Mme Coca ("pas Fanta !" a-t-elle précisé). Que l'école soit en Arabe ne semble pas le gener...
    Christophe a toujours le mal de mer... et tout le monde a été malade au moins une fois, meme Sylvie et Alexandre qu'on pensait insensibles..
    Vive la terre ferme, et la prochaine fois on partira en camping-car ou on ne quitera pas les canaux ! Qu'on se le dise !

    LA NOIX D'HONNEUR

    Décernée à ELEONORE pour avoir papoté à la V.H.F sur le canal 16 (canal de détresse): "Allo ! Grand'mère, alors à midi j'ai mangé un yaourt à la fraise, en italien on dit fragola...", à notre insu bien entendu.



    LES MOMENTS FORTS


    On a aimé (par ordre chronologique):

  • La ville de Bizerte, peu touristique, très animée, où on voit de très nombreux artisans travailler le bois, le fer forgé.

  • Une rencontre avec des dauphins dans le golfe de Tunis.

  • La visite de Carthage: le site, le musée.

  • Les navigations courtes et ventées du début de la Sicile: Mazara -> Marsala -> trapani

  • Le temple de Ségeste, très bien conservé et dans un site magnifique et non construit.

  • Palerme et ses 100 (?) églises, la chapelle Palatine et la cathédrale de Monreale.

  • Les iles Éoliennes (Lipari, Vulcano) pour le panorama et l'ascension d'un "vrai" volcan".

  • La visite à l'Etna: les pieds dans la neige.

  • Malte pour son approvisonnement en cervoise britannique.

    On a souffert:

  • Lors de toutes les traversées :
    • Monastir - Pantelleria: beaucoup de houle, mer hachée, très nombreux orages toute la nuit (on y voyait comme en plein jour).

    • Pantelleria - Mazara et

    • Capo-Passero - Malte: mer très agitée, houle, nombreux estomacs atteints

    • Malte - Lampedusa: le summum, finir avec du force 6... vent debout pendant 50 miles.

  • A Sidi Daoud, d'une immobilisation forcée de 6 jours, sans autres ressources que du pain et quelques conserves, le premier yaourt ou fruit étant à 10 km.

  • À proximité du détroit de Messine, à la sortie (N) du petit bout de l'entonnoir, par fort vent de Sud. Voir le reportage de notre correspondante à Milazzo.






    HIT PARADE DES PORTS...
    1. Malte pour l'entrée magnifique, la ville de La Valette, et le confort/abri intérieur

    2. Monastir pour sa convivialité (ambiance de la marina) et la proximité de la ville.

    3. Trapani pour la beauté du site

    4. Palerme pour la tranquilité en plein centre ville

    Prix citron à Messine... car on ne peut rester dans le port. Il faut mouiller à l'extérieur, secoué par les très nombreux passages de ferries, bacs, hydro - glisseurs, cargos...


  • LE BRICOLAGE DE LA SEMAINE
    Changement du thermostat du moteur
    1. Moteur froid: l'eau va directement de la pompe à l'échappement en passant "au travers" du thermostat, et sans passer par le circuit primaire.

    2. Moteur chaud: la pression monte dans le circuit primaire. Passé un certain seuil, elle force l'ouverture du thermostat et pénètre dans ce circuit pour refroidir plus efficacement le moteur.

    La panne: le moteur chauffe alors que de l'eau sort bien par l'échappement. C'est le thermostat qui est bloqué en position "moteur froid".
    Le remède:

  • a) au port: changer le thermostat

  • b) en mer: enlever le thermostat*

    ces solutions furent appliquées dans l'ordre b) puis a) par le mécano du bord.

    *et le mettre dans sa poche, dixit le mécano de Cassis, paresseux mais efficace


  • cliquez pour agrandir

    LE MERLU TROMPEUR (3)


    Un cadavre c'est un accident, mais deux c'est une épidémie, se disait le jeune inspecteur stagiaire Morvan dans son bureau Quimpérlois, reste à trouver le virus. Bon, dans ce cas-ci, les symptomes étaient identiques et clairement identifiés: 2 ou 3 coups à la base du crane à l'aide d'un objet contondant dont les dimensions collaient bien avec un épissoire, d'après le rapport du légiste. Fatal pour levieux et suffisant pour lester l'autre avant de l'immerger. Bref, une histoire de marins comme au bon vieux temps des bagarres entre Bleus et Rouges des ports concurrents et politiquement opposés. C'est ce qu'il se disait, Morvan, en se balançant sur sa chaise, les deux pieds sur le bureau devant lui et le dossier sur les genoux. Chez lui, le balancement était proportionnel à l'excitation ou à la perplexité. Cette habitude lui avaitdéjà valu un blame pour avoir cassé le fauteuil "visiteur" du bureau du commissaire le jour meme de son arrivée. On avait du aussi retirer tous les sièges à roulettes de la pièce qu'il partageait avec ses collègues: c'était vraiment trop dangereux !
    La chaise oscillait d'avant en arrière et Morvan réfléchissait. Par où commencer ? Tout semblait lier les deux affaires: unité de lieu, de temps et presque d'action, comme dans une pièce classique. Mais cela faisait-il un ou deux meurtriers ? Un serial-killer drolement pressé ou deux indépendants aux méthodes identiques, ou encore une bande agissant suivant un plan concerté ? Tout cela s'éclaircirait surement à la lumière du mobile, mais pour l'instant c'était opaque comme la vase du fond du port. Les bons vieux mobiles habituels, l'argent, la femme, ne tennaient pas la route une seconde. Restait le règlement de comptes, et pour savoir quels comptes avaient été apurés de cette manière brutale et définitive, il ne lui restait plus qu'à se lancer dans l'enquete de voisinage. Et ça, il savait où la commencer !
    A peine formulée dans son esprit, la proposition d'action est mise en oeuvre, ses pieds décollent du bord du bureau, ceux de la chaise claquent sur le sol. Il se lève d'un bond, crache un morceau du stylo qu'il machonnait, et sort de la pièce en bousculant la porte d'un coup d'épaule. C'est à grandes enjambées qu'il se dirige vers le rendez-vous de tous les pecheurs désoeuvrés: Le Merlu Trompeur.

    À suivre

    LE SAVIEZ-VOUS ?


  • Les cloitres de Moissac (Lot-et-Garonne) et de Montreale (à 8 km de Palerme) ont été réalisés par les memes artisans (leurs chapiteaux sont d'ailleurs très similaires).

  • L'ile de Calypso dans l'Odyssée est Gozo (archipel de Malte).

  • Les tourbillons de Charybde et Scylla dans le détroit de Messine ont bien existé, mais un tremblement de Terre en 1783 a considérablement modifié la topographie et Scylla n'est plus qu'un port de peche (à l'espadon) tranquille, tandis que Charybde n'est un vrai tourbillon (mentionné sur les guides et les cartes marines) qu'à certaines periodes, en fonction de la météo.

  • Sidi Daoud (Tunisie, près du Cap Bon) et les iles Egades (SW de la Sicile) sont connus pour leur technique traditionnelle et sanglante de la peche au thon en mai-juin: la Matanza. Les thons sont attirés dans un grand filet par plusieurs bateaux de peche, et lorsque les thons sont prisonniers, on remonte le filet à la surface et des pecheurs armés de couteaux descendent dans le filet pour tuer les thons. La mer devient rouge sang en quelques minutes.

  • L'ile de Lampedusa (iles pélagies, archipel italien) à 205 km de la Sicile et 113 de la Tunisie, a été habitée dès l'age du bronze, mais elle est restée inhabitée de l'antiquité à 1843. Puis elle a été complètement déforestée... en 100 ans.

  • Sur l'ile de Lampedusa a été installée une station Loran-C, maintenue par une équipe américaine de la Navy. En 1986, lorsque les américains ont lancé une attaque aérienne sur Benghazi et Tripoli, les Lybiens ont riposté par un bombardement (raté) de la station Loran de Lampedusa. Eh oui, Lampedusa est plus près de Tripoli que de Rome !

  • La croix figurant sur le drapeau de Malte est... la George Cross, accordée à Malte par le roi d'Angleterre George V en 1942, à la suite de la "bataille de Malte" (bombardement par les allemands et les italiens, et blocus de l'ile), et non... la croix de Malte !


  • HISTOIRE DE LA PETITE CALOR
    ou comment faire une lessive gratuitement


    Depuis quelques temps déjà, lassée de frotter à la main le linge de 5 personnes (le retour aux sources et à une vie simple a des limites), je lorgnais les ancetres des machines à laver, les petites Calor bleues qui fleurissaient en France dans les années 60, et qui tronent encore en Tunisie à la "devanture" des "magasins" d'électro - ménager (c'est à dire les diverses échoppes qui vendent selon les jours des paquets de couches, des parapluies ou des sandales en plastique). Une de ces petites machines, encombrement minimum (une grande bassine en plastique et un petit moteur à part), simplicité maximum (le moteur fait tourner un plateau au fond de la machine et donc l'ensemble eau+linge), serait parfaite pour nous. J'avise un magasin de matériel neuf, mais freine devant les prix: 212 dinars (1160F !) pour une machine qui ne chauffe pas, qu'il faut remplir, vider, etc...
    Dans un atelier-magasin de bric-à-brac ménager, au milieu de vieux frigos, cuisinières d'un autre age, je vois l'objet convoité: une machine qui n'a plus ni couleur, ni couvercle, Ni tuyau d'ailleurs (ce qui est plus embetant), et qui doit avoir l'age qu'aurait celle qu'avait Maman en vacances à Loctudy quand j'avais 15 mois... Bon, le fil électrique est rabouté et tient avec du scotch, mais là je fais confiance à mon bricoleur de mari (on ne badine pas avec la sécurité !). Je m'enquiers du prix de ce trésor: 19 dinars, crasse comprise. Une aubaine ! Pour la forme je discute un peu, et les petits jeunes qui ne parlent quasiment pas français m'expliquent qu'elle marche - démonstration à l'appui: ça tourne ! Je réclame un tuyau, et un des jeunes déniche dans le foutoir environnant un tuyau de gaz "à changer avant juin 1995". Enfin, pour de l'eau... Je lui fais remarquer que c'est un tuyau de gaz, mais il répète "machine" "machine". "Normagaz NF"... meme en Arabe, j'ai un doute, mais puisque le diamèttre a l'air de correspondre... On transige à 18 dinars, et je traverse Bizerte, mon trophé dans les bras.
    Sur le ponton, démonstration immédiate devant Christophe et Alexandre admiratifs: un short, le drap plein de pipi d'Éléonore, le tee-shirt plein de melon d'Ulysse... ça tourne ! On vide, on remplit, on vide... C'est propre ! Christophe s'apprete à attaquer le remplacement du fil électrique quand un des deux jeunes arrive en courant, de l'argent à la main en criant: "patron dit non, patron dit non !" Alors ça, le patron il peut toujours courir, je l'ai, je la garde, cette machine. Suit un flot d'explications en arabe, dont je ne comprends évidemment strictement rien. Mais je m'obstine: il n'avait qu'à etre là le patron, quand je l'ai achetée, cette machine. C'est fait, c'est fait. Le type n'en démords pas, l'air très embeté. On part donc à la recherche d'un interprete, qu'on trouve en la personne de Faouzi, le capitaine du port (très sympa soit dit en passant). Il écoute patiemment et éclate de rire: la machine appartient à une française qui l'a déposée pour la faire réparer, et les deux jeunes m'on prise pour cette propriétaire venue récuperer sa machine. Ils m'on donc fait payer le prix de la réparation ! Je ne peux décemment pas priver ladite femme de son bien, mais j'enrage d'avoir traversé tout Bizerte en portant ladite machine... Pour une mini-lessive de démonstration. Enfin, Inch Allah !

    LE NAUFRAGE DE STAN


    Bateau ! Bateau ! Le pecheur qui court sur la jetée ne s'arrete qu'une seconde à notre hauteur et répète: bateau ! en faisant un geste de la main sans équivoque: bien à plat, puis sur la tranche. Depuis trois jours nous sommes à Sidi Daoud, port de peche à quelques milles du Cap Bon, bloqués par le vent qui souffle à 30 noeuds et la mer qui déferle tout autour du port. L'une des cinq balises du chenal est déjà partie, emportée par une vague... Alors un bateau ?
    Pourtant c'est bien un mat qui dépasse de la jetée du coté des rochers, il est penché à 45° et oscille dans les rafales. Nous courons sur la digue rejoindre la masse des pecheurs désoeuvrés qui grossit à chaque seconde. Et là, quel spectacle ! Un voilier, couché sur les récifs, à droite du chenal, bousculé par les déferlantes. A bord, un type torse nu avec un foulard sur la tete, qui s'agite sur le pont, et un autre qui semble prostré au fond du cockpit. "Bateau mort" commente un pecheur avec assurance... et il semble bien que les épaves soient choses courantes ici, à voir le gros chalutier coulé à l'entrée du port (en plein dans le chenal), le Dufour couché-coulé devant la conserverie, la barque semi-immergée devant le quai, et un dernier chalutier coulé... à quai !
    Un chalutier est sorti (le seul aujourd'hui) pour lui porter secours, mais en prenant bien garde de rester en eau profonde, donc assez loin. Pas question de lancer une amarre, aussi un énorme gaillard plonge, une aussière à la main. Il n'est guère qu'à mi-chemin lorsque le zodiac de la Garde Nationale arrive sur place, récupère l'aussière, et la porte au voilier. Le remorquage commence. L'amarre trop fine casse immédiatement. Une deuxième aussière est alors passée au voilier. C'est reparti ! Cette fois ça tient. Le bateau dérape, se couche d'un coté, puis de l'autre, et progresse lentement vers l'eau profonde et son salut. Enfin, couvert de cicatrices et le safran à moitié arraché, il fait son entrée dans le port, et par ses propres moyens.
    Quelques instants plus tard, Stan (car c'est bien l'Américain déjà rencontré à Bizerte) un peu secoué, mais somme toutes assez philosophe, aura ce simple mot en nous découvrant sur le quai: "Oh hello, did you see me arriving ?". Tu parles !

    Le 15 octobre à Sidi Daoud



    EN ATTENDANT CHARYBDE
    ou la fete des gressins

    Je "profite" de la tempete... au port, pour écrire un peu. Nous sommes à Milazzo, cap au NE de la Sicile, sous un orgae d'une violence inouie (grele, tonnerre assourdissant, éclairs comme en plein jour). Gwalarn gite pas mal mais est très bien amarré. Il y a trois jours, nous sommes restés bloqués une journée à Lipari ("Il tempo è brutto"), au milieu des bateaux de peche. Après une manoeuvre difficile (5 chalutiers à couple de nous), nous avons mis le nez dehors (la météo annonçait du 6, portant à priori), et avons pris à peine sortis une rafale à 44 noeuds. Demi-tour vers le port. Le lendemain, temps radieux: Soleil et vent léger qui nous ont permis de retourner à Vulcano prendre un bain de boue sulfureuse (!) et d'eau de mer tiède avec des bulles, puis de regagner Milazzo, le "continent" Sicilien. Le lendemain (hier), départ pour le détroit de Messine, météo annonçant du SW4 devenant SW5. Vers le Capo Raso Colmo, juste avant le détroit, nous avons essuyé de violentes rafales (génois roulé au 4/5e, GV à 2 ris), christophe avec brassière et harnais...Demi-tour. Comme ça s'est calmé après une demi-heure, nouvelle tentative. Cette fois, après avoir dépassé ce meme cap et en vue de Scylla, la mer est devenue blanche et s'est mise à voler ! L'anémomètre est monté à 46 noeuds ! Demi-tour définitif vers Milazzo (11 à 12 miles): Bilan: 6h30 de navigation, du sel dans les oreilles, retour au point de départ.
    Les enfants ont été super: Eléonore calée en travers dans sa couchette, Ulysse idem, et Alexandre vaquait à l'amusement (il faisait des galipettes) et à la restauration de tous (déjeuner de gressins et de bananes !) Le contraste était saisissant entre l'extérieur: mer blanche, embruns, vent qui sifflait, parents harnachés, et l'intérieur: enfants en tee-shirt, "fumant" leurs gressins, faisant des cabrioles. La porte du coffre de la cabine arrière s'est ouverte, et ledit coffre a vomi le contenu de la "boite précieuse" (passeports, travellers), au pied de la descente, où un précédent coup de gite avait déjà projeté le bac à légumes cul par dessus tete. Il a fallu trier et séparer bananes et travellers, choux-fleurs et passeports, piments et billets divers...
    Dans le port de Milazzo (grand port de commerce, port pétrolier, marine nationale et ferries pour les iles Éoliennes), un officier nous a demandé de signer une décharge, car du Sirocco très fort est annoncé, et ce port n'est pas un port de plaisance. On peut rester là (il n'y a ni eau, ni électricité, ni sanitaires), on sera bloqués au moins deux jours, du Libeccio (=Mistral) étant prévu juste après le Sirocco. Donc nous sommes dans un port "non sicuro" par Sirocco (lequel à cause des montagnes alentour peut atteindre 70 noeuds !), sans eau, à nos risques et périls. Va bene ! Nous modifions l'amarrage en conséquence: bateau à quai, avec l'ancre + 40m de chaine pour nous écarter un peu, amarres avant et arrière, trois gardes (2 pour Sirocco et 1 pour Libeccio), 2 pneus énormes et 5 défenses...ça devrait etre bon ! Le Sirocco a au moins un avantage: il faisait plus de 20° à 21h30, et on était en tee-shirt dehors...le 22 novembre ! Ulysse a eu 18 mois aujourd'hui et on a fait une petite fete avec diner gastronomique de petits: tomates cerises, saucisse-purée, panettone avec une bougie ! Il était ravi. Pour Charybde, on attendra encore un peu...
    Extrait du journal de bord le 23 novembre 97 à 5h du matin

    GRECALE À MARZAMEMI


    Ça y est, le vent vient de monter d'un seul coup et les haubans du port sifflent un ait de tempete. Deux heures plus tot, Salvatore était venu nous prévenir et nous proposer une place plus abritée au fond du port, car ici, à Marzamémi (petit port à la pointe Sud-Est de la Sicile) quand le Grecale (vent de NE) souffle, la mer saute par dessus la digue.
    Sa proposition acceptée avec soulagement par l'équipage, il était reparti "juste pour dix minutes" déplacer quelques bateaux et retendre quelques aussières pour que nous puissions prendre la place avant que le coup de vent ne commence.
    * D'ailleurs, le voilà Salvatore ! Il arrive en courant sur le ponton, saute à bord, et commence à larguer les aussières en disant que vite, vite, il faut y aller maintenant. J'enfile mes gants et Sylvie prend la barre sous l'oeil stupéfait dudit Salvatore qui balbutie "È la dona che guida ??" Eh oui ! c'est bien Sylvie qui conduit et qui ne semble pas du tout disposée à ceder sa place à un machiste italien, fut-il le gardien du port*.
    Et en avant vers notre nouvel emplacement. La manoeuvre est effectivement assez difficile à cause des nombreux bateaux au mouillage qui encombrent le port, et surout du vent qui rend l'approche du ponton en marche arrière assez délicate. Finalement tout se passe bien, et nous nous réfugions à l'intérieur, l'oeil rivé sur l'anémomètre pour suivre les évenements.
    Pour nous, ça va, et le bateau ne fait que se balancer gentiment, mais on voit les paquets de mer qui passent par dessus la digue, les bateaux proches de notre ancienne place qui sautent sur les vagues, et tirent des bords au gré des rafales. Pendant plusieurs heures le vent soufflera au-dessus de 40 noeuds, avec des rafales à plus de 50 noeuds, pointe record à 56 ! A la fin du coup de vent, sans dommages pour nous, nous découvrirons qu'une petite barque a coulé dans le port. Quand le Grecale souffle à Marzamemi...

    Extrait du journal de bord le 3 décembre 97


      (*) Trop souvent les équipages conjugaux adoptent une répartition des taches dictée par un machisme primaire qui nous semble absurde: le mari barre, et la femme fait le reste. Lors des manoeuvres de port le scénario est souvent assez comique: le type, gros et costaud, gueule ses ordres: "pousse ! tire ! tiens-le ! mais qu'est-ce que tu fous, b... !", à un petit bout de femme qui n'en peut mais, n'y peut atteindre, et de toutes les façons ferait mieux de ne pas interposer ses mains ou ses pieds entre plusieurs tonnes de bateaux en mouvement.
      Chez nous, rien de tout cela. Sylvie barre (bien) et Christophe déborde, saute à terre, raidit les aussières (facile du coup). Et personne ne crie jamais.
      Enfin...presque jamais.



    Morceaux choisis:

    Eléonore:
  • "Dans le temple de Ségeste, Mamant voulait faire une photo. Et moi je suis tombée. Et dans cette main j'avais le ticket du monsieur (NDLR: le ticket d'entrée), et dans l'autre les petits cailloux que j'avais ramassés. Alors je suis tombée sur le nez. C'était dans le temple de Ségeste.

  • "Dans un port, on a vu un bateau de peche qui s'appelait: Piccola Eleonora"

    Alexandre:

  • "En Italie c'est le pays des glaces, des pizzas, des pates, et du Nutella. Tout ce que j'aime. Mais en Tunisie y a du couscous et des bricks, et ça aussi j'adore".

  • "On a vu des volcans. D'abord Vulcano, et meme qu'on est monté tout en haut, au cratère. Il y avait des cailloux noirs et d'autres rouges. Le souffre c'est vert et un peu jaune, et ça sent l'oeuf pourri. C'était très beau mais c'était dur de monter. On a aussi vu l'Etna, qui est le plus grand volcan d'Europe, et on est monté. Le téléphérique ne marchait pas, alors on est monté à pieds et on a fait un bonhome de neige. On lui a meme mis mon bonnet. Mais on n'est pas monté jusqu'au cratère qui était très très loin. C'est beau les volcans".



  • DEVINETTE

    Eléonore adore chanter. Elle a baptisé l'un de ses airs favoris "les enfants de la viande". Sauriez vous de quelle chanson il s'agit ?

    Réponse dans le prochain numéro du Petit Sillage...

    LE COIN DES ENFANTS



    RECETTE DE LA BRICK (par Alexandre)


    La brick c'est un genre de crepe.
    On prend une feuille de brick et on l'étale sur une assiette. Au milieu on met ce qu'on veut: des capres, du thon, des herbes, puis on casse un oeuf au milieu. On referme vite avant que l'oeuf aille au bord, en rabattant un coté sur l'autre. On fait glisser la brick dans une poele d'huile bien chaude. On laisse dorer d'un coté, puis on retourne la brick. Un momment après on la soulève avec une louche (NDLR: plutot une écumoire), et on la laisse égoutter. Ensuite on la met dans une assiette et on la mange. Attention, il faut la manger avec les doigts en croquant par le milieu, sinon le jaune d'oeuf va couler partout. C'est délicieux.






    Dessin: Je suis monté à Vulcano






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    Numéro 4 : Mai 1998


    EDITORIAL

    Monastir : arrivée attendue, départ différé

    Après une arrivée fort attendue par tous à Monastir le 18 décembre, nous avons accueilli Pierre et Soizic le 19! Il était temps! Après Noel à bord (le Père Noel passe aussi sur les bateaux, même sans chmeminée), nous sommes tous partis, dans un mini-bus fort poussif, pour une ballade dans le Sud, avec découverte du désert, des Oasis (Tozeur, Nefta, Chebika, Midès), promenade à dos de dromadaire, traversée du Chott, visite de villages fortifiés tout au sud de la Tunisie (Chenini, Guermessa, Ghomrassem, Ksar Haddada) et passage à tataouine, dont le nom seul faisait rêver Pierre. Ensuite le programme fut plus laborieux : école pour Alexandre et Eléonore, bricolage "intensif" pour les parents. Puis les visites se sont succédées (Jean-Pierre et Danielle, suivis de Florence et Philippe avec Romain, Marion et Clémence, ensuite Odile et Daniel avec Marie, Nicolas et Carolinne, et enfin Anne début mars), et l'aspect touristique a repris le dessus: Kerouan et ses mosquées, le colisée d'El Jem, Sousse, le Ribat de Monastir, Mahdia (avec une mention spéciale pour le cimetière marin), le souk du vendredi, le hammam et les inévitables boutiques de souvenirs pour permettre à chacun d'acheter tee-shirts, babouches, poteries...
    Monastir constitue un excellent port d'hivernage en raison du climat (nous avons bénéficié d'un hhiver exceptionnellement sec il est vrai), de la marina (service courrier, sanitaires corrects, laverie automatique, banque sur place, restaurants et bars tout autour...), des tarifs (anviron 600F/mois avec eau et électricité pour un bateau de 1àm), de l'attrait de la ville (après la Sicile et les petits ports Tunisiens, le marché fut un régal de poissons variés, fraises dès le début du mois de mars, oranges délicieuses...), du nombre d'équipages hivernant à bord (environ 100) et donc de la vie sociale et de l'animation qui en découlent.
    Les Anglais, passés maitres dans l'art de recréer partout les clubs et les "parties", organisent un barbecue tous les dimanches midi, auquel tout le monde est convié, mais que seuls les anglo-saxons fréquentent (hors votre rédacteur et sa famille). Chacun apporte sa grillade et sa boisson, plus un "community dish" (salade composée, gateau, légume) à partager. Par ailleurs, des soirées bridge, des matinées dessin, des séances de travail manuel et meme des repas indiens sont organisés par et pour la communauté anglo-saxonne. Les allemands et les suisses font des apéro-grosses bouffes sur un ponton, les Français se fréquentent entre eux et individuellement, comme les Italiens. Les nationalités se mélangent parfois à l'occasion des soirées de Noel, le 31 décembre, des cours d'espagnol ou d'après-midi rugby (retransmission des matchs du tournoi des cinq nations) au club-house.
    Il est par ailleurs très bon marché de faire réaliser des travaux simples en Tunisie (ponçage, antifouling, peinture, couture...), mais par contre l'accastillage est inexistant et les matériaux de qualité (inox, alu, bois) rares. Bref, pour des manilles en inox, du tuyau en néoprène, des pièces détachées "marine" (feux de route, ampoules, pompes...), il faut faire l'aller-retour Malte, ou venir hiverner avec tout ce dont on aura besoin.

    SOMMAIRE







    Cet hivernage nous a aussi reservé de belles frayeurs. Alexandre est tombé en jouant au foot à l'anniversaire d'Eléonore, et sa tête a heurté violemment une margelel en briques. Bilan: 4 points de suture dans le cuir chevelu. Heureusemment, une Maman présente à la fête avait une voiture, connaissait un chirurgien, et a servi de taxi. Trois jours plus tard, Ulysse, en jouant sur le pont du bateau, a escaladé une filière et .. plouf!... sans gilet de sauvetage bien entendu. Il a été repêché illico, sans même avoir bu la tasse. Depuis, la vigilance s'est accrue et le port du gilet est plus systématique.
    Question météo, si janvier et février ont été très calmes, avec de longues périodes anticycloniques, depuis début mars, le temps est très instable et les dépressions se succèdent. Nous avons même "essuyé" deux vraies tempêtes (à l'abrit du port). La prmière a causé la perte de l'anémomètre (les coupelles de l'aérien se sont décrochées et sont tombées à l'eau), et la seconde, la semaine dernière, a déchiré le génois. Le vent a soufflé à 60 noeuds sur le ponton - vitesse mesurée par un autre bateau qui, lui, avait encore son anémomètre! - Le génois, très abimé, n'était pas réparable (il n'était pas de première jeunesse, ceci expliquant sans doute cela), et nous repartons donc avec un génois tout neuf, qui devrait permettre, grace à sa bande anti-UV rouge, de repérer le bateau dans une marina encombrée et , accessoirement, devrait améliorer les performances de notre lévrier des mers (version Terre-neuve, vu son poids).
    Voila, l'équipage et le bateau son prêts pour de nouvelles navigations, dès qu'Eole sera d'accord.

    Monastir, 1er avril 1998
    Sylvie et Christophe



    ADRESSES DE GAWALARN EN TURQUIE
    Marmaris Netsel Marina
    P.O. Box 231
    48700 MARMARIS MUGLA
    fax : 00 90 252 412 5351
    -> 15/05/98
    Turban Kusadasi Marina

    09400 KUSADASI AYDIN
    fax : 00 90 256 614 1758
    -> 15/06/98

    LA NOIX D'HONNEUR

    Décernée à l'unanimité à ELEONORE, la seule véritable question étant de choisir "la" bêtise qui mérite d'être distinguées, puisque le choix est vaste: entre le rouleau de PQ déroulé dans la cuvette des WC et bouchant l'évacuation (ce qui s'est résolu, après deux jours de trempage, par une marée blanche de PQ autour de Gwalarn, anéantissant en un caca deux mois d'efforts du reste de l'equipage qui, pour ne pas salir l'eau du port, mettait consciencieusement ses petits PQ dans une poubelle!); ou une "discussion" avec Ulysse, pour savoir qui pousserait la poussette, qui s'est terminée par Ulysse hurlant, cramponné à une aussière et au poton, dans l'eau jusqu'aux genoux, et Eléonore, un peu embêtée, lui disant: "Pardon, mais PARDON Ulysse".



    LES NOUVELLES DU BORD

    Que tous les lecteurs attentionnés qui m'on fait part de leur compassion face à mes déboires électroménagers se rassurent, nous repartons de Monastir avec une petite machine à laver modèle jetta, copie parfaite (Tunisienne ?) du modèle Calor précédemment décrit. Cette machine, données par Gilles et Béatrice (des copains bretons de Monastir), a fait fondre la prise du ponton et disjoncter tout le quai dès sa deuxième utilisation ! Après remplacement du moteur et de quelques roues dentées fondues, elle marche très bien, à condition - et ça ne va pas forcément de soi - de disposer d'eau et d'électricité 220v.
    Alexandre et Eléonore ont terminé leur trimestre d'école. Point de galette, Chandeleur et Pâques, mais ils ont découvert le Ramadan, fêté l'Aid el Fitr (fin du Ramadan), célébré la journée nationale de l'enfance et se sont fait de bons amis. Au mois de janvier, les horaires d'école étaient adaptés au rythme de vie imposé par le Ramadan : 08:30-14:00 au lieu de 08:30-11:00 et 14:30-16:30, 5 jours par semaine. Les enfants déjeunaient sur place et ne faisaient pas la sieste. Eléonore s'écroulait a 14h15, et on avait du mal à la réveiller pour le gouter. En revanche, après l'Aid, elle n'allait à l'école que le matin, tandis qu'Alexandre restait parfois toute la journée. Qu'elle n'a pas été sa surprise le premier jour : "Maman, tu ne vas pas me croire, après le déjeuner, tout le monde doit faire la sieste, même les grands! Et le plus incroyable, c'est que même les maîtraisses, elles dorment! Fatem [NDLR: institutrice moyenne section] s'est couchée à coté de Johanna [copine d'Alexandre] et elle s'est endormie! Moi je ne dormais pas, et j'ai bien vu qu'elle a fermé les yeux!"

    Alexandre compte bien en Arabe, il connait l'hymne national par coeur. Dans la classe des "grands", tous les matins un enfant tient le drapeau pendant que tous chantent l'hymne. Alexandre était ravi et très fier lorsque c'était lui qui avait tenu le drapeau! Une autre fois, il est rentré avec un bon point obtenu en écriture: "facile, c'était de droite à gauche!"
    Eléonore a peint un masque de clown, dit bonjour et merci en arabe, et chantonne un peu. Elle se demande si l'année prochaine les copains de l'école de Monastir,dont son chéri Koen, seront aussi à l'école de Sartrouville...
    Alexandre et Eléonore ont aimé l'ambiance familiale de l'école, due aux effectifs (8 enfants chez les petits, 17 chez les moyens, et 20 chez les grands) et au fait que l'école ait lieu dans une maison normale, avec le jardin pour cour de récréation, la cuisine comme.. cuisine, le premier étage pour la section des grands (avec deux salles: une pour le travail, une pour la peinture et une salle de bains).
    Ulysse a d'abord eu du mal à laisser partir les deux grands le matin, puis il a apprécié les bons cotés de ses matinées de "fils unique", avant de vouloir suivre les deux autres et rester à l'école. Il n'a malheureusement pas perdu sa bonne habitude de tout jeter par-dessus bord. Ses efforts, conjugués à ceux de quelques sévères coups de vent et tempêtes, ont permis d'enrichir la vase du port pour les archéologues des temps futurs de: 4 petites cuillères1, 1 vélo2, 1 boufadou3, 1 serviette de bains, l'anémomètre4, 1 voiture à rétrofriction4, 2 petites voitures ordinaires1, 1 selle de vélo, 1 couvercle de machine à laver2, 1 goupillon à tétines, 1 kg de pinces à linge, 1 tee-shirt.
    Nous avons profité du calme relatif des matins d'école, et de la location d'un petit appartement pendant trois semaines, pour bricoler pas mal: retouches du gel-coat, antifouling, électricité du mat changement des feux de route, vernis intérieurs, déhoussage-lavage des coussins du carré.. Finalement, Gwalarn repart avec des housses de coussins neuves car les anciennes, même propres, étaient usées et l'orange vif de seventiesa vécu. Les nouvelles sont ocre-brun-orangé, dans des tons très chauds, à motifs géométriques. Notre collection de cartes s'est considérablement étendue, grâce aux photocopies A0 de la "photocopie du centre" de Monastir. Mais chut.. ne le dites pas au SHOM ou à l'Admiralty britannique.
    Ce programme intensif nous a quand même laissé le temps de lire un peu et pour rêver nous vous conseillons Salammbô de Flaubert, et La Statue de Sel d'Albert Memmi, même si la Tunisie vue de la marina de Monastir ne ressemble guère à celle qu'on découvrait depuis le ghetto juif de Tunis avant la dernière guerre.


    1. Une partie a été récupérée.

    2. A été récupéré rapidement, sans équipement spécial de plongée.

    3. Cf. 2 + a été reperdu et non récupéré.

    4. A été récupéré grâce à un plongeur.

    Devant Vulcano (Sicile, Nov. 97) Ski-nautique entre Ghar-el-mel et Sidi Bou Said (Tunisie, Oct 97) moussaillone sur le pont (Tunisie, Oct 97) Au large de la Rochelle (France, Jui. 97) Canal du midi (France, Aout 97) Du coté de Kelibia (Tunisie, Oct. 97) Manoeuvre d'ancre Calanque de Cassis (France, Aout 97) A Pantelleria, île vocanique (Sicile, Oct. 97) Bonhomme de Neige à l'Etna (Sicile, Nov. 97) Dromadaires à Nefta (Tunisie, Dec. 97) Devant la Mosquée du barbier à Karouan (Tunisie, Fev. 98) Jardin d'enfants ''Nana'' à Monastir (Tunisie, Jan. 98) Dunes de sable à Douze (Tunisie, Dec. 97) 6 ans! (Tunisie, 14 Fev. 98) Devant le cratère de Vulcano (Sicile, Nov. 97)




    en mer à Terre
    Devant Vulcano (Sicile, Nov. 97). "Ski-nautique" entre Ghar-el-mel et Sidi Bou Said (Tunisie, Oct 97). "moussaillone sur le pont" (Tunisie, Oct 97).
    Au large de la Rochelle (France, Jui. 97). Canal du midi (France, Aout 97).
    Du coté de Kelibia (Tunisie, Oct. 97). "Manoeuvre d'ancre" Calanque de Cassis (France, Aout 97).
    A Pantelleria, île vocanique (Sicile, Oct. 97). Bonhomme de Neige à l'Etna (Sicile, Nov. 97).
    Dromadaires à Nefta (Tunisie, Dec. 97). Devant la Mosquée du barbier à Karouan (Tunisie, Fev. 98).
    Jardin d'enfants "Nana" à Monastir (Tunisie, Jan. 98). Dunes de sable à Douze (Tunisie, Dec. 97).
    6 ans! (Tunisie, 14 Fev. 98). Devant le cratère de Vulcano (Sicile, Nov. 97).



    Recette de l'Ojja (ou Aijja) aux merguez

    4 merguez
    4 oeufs
    2 càs de sauce tomate
    2 tomates fraîches
    2 piments doux (!)
    1 gousse d'Ail
    1 Oignon
    Sel, huile (2 càs)
    Harissa +/-, carvi (1 càs)

    Faire chauffer l'huile + ail haché + concentré de tomate + tomates fraîches coupées en morceaux. Ajouter oignon, piments, sel, harissa, carvi et merguez, et laisser cuire et réduire 1/4 d'heure.
    Casser les oeufs dans le mélange et laisser cuire 1 à 2 minutes.
    Conseils: on peut remplacer les piments par des poivrons (les piments "doux" étant des poivrons parfois piquants, parfois non). dans ce cas, mettre un peu de harissa.
    Les ojja peuvent se faire à la merguez, aux crevettes, aux boulettes de viande.




    LE SAVIEZ-VOUS ?


  • Les vêtements usagés, donnés à des organisations caritatives en Allemagne, Angleterre, France, Italie, Etats-Unis, finissent pour l'essentiel sur les souks du Maghreb ! Comme ces organisations n'ont pas le temps de trier tous ces vêtements, ils sont vendus par containers entiers à des sociétés commerciales qui trient. On trouve de tout, de 50 millimes (25 centimes) à 3 Dinars (16F), des vêtements très bien, peu portés et pas démodés, des horreurs, des tee-shirts troués, des pantalons usés et même des piles de collants usagés ! avis aux amateurs !

  • Les Tunisiens affirment que sept pélerinages à Kairouan valent un pélerinage à La Mecque.

  • Bourghiba a déjà son mosolé à Monastir: dôme doré, marbre de Carrare, mosaiques bleues...

  • LE MERLU TROMPEUR (4)


    Au Merlu, l'atmosphère est à couper au couteau. Les non-fumeurs tatillons peuvent toujours aller se faire voir ailleurs..., les buveurs d'eau aussi d'ailleurs. Comme Morvan n'est pas très connu dans le coin, il peut traverser la salle dans l'indifférence générale. A peine si une tête ou deux se tournent vers lui sur son passage. Arrivé au bar, il grimpe sur un tabouret, commande une Pelforth citron, puis se retourne et s'adosse au comptoir, les coudes sur le zinc.
    Dans la salle, pratiquement toutes les tables sont occupées par des groupes de marins. Ici la clientèle est presque exclusivement masculine. On a les mains calleuses et les cheveux en bataille, comme toujours mouillés d'embruns salés. Certains jouent aux cartes, tarots ou variante quimpéroise de la belote coinchée. D'autres jouent aux dames. Les derniers (les plus nombreux) boivent, fument et parlent: de pêche, de bateaux, de femmes. Des leurs, de celles des autres, de celles qui ne sont à personne, et de celles qui sont à tout le monde. A ces tables là, on parle fort, avec de grands gestes qui évoquent des poissons gigantesques ou des vagues énormes. A d'autres tables, on parle doucement, les mines sont graves, les airs soucieux, les hochements de tête ponctuent la conversation. A l'évidence, on y parle de cadavres, d'eau trouble et de fracture du crâne.
    Morvan se retourne et cherche à engager la conversation avec le patron qui essuie des verres derrière son comptoir. Des phrases du genre: "dites donc, vous avez vu ça ? deux cadavres en 24 heures?", des questions du type: "Le Creac'h, vous connaissiez..?", et des réponses sur le mode "ouais..", "bof..", haussement des épaules et geste d'impuissance à l'appui. Du coup, Morvan tourne son attention vers la salle. Il change de tabouret et se rapproche d'une table où l'on parle bas. Il écoute, tente de se meler à la conversation, pose des questions, essaye de savoir si les deux cadavres se fréquentaient du temps de leur vivant, apprend l'histoire des casiers et quelques autres. A chaque table, ou il répète son manège, il apprend les mêmes histoires avec force variantes. Au final, il apprend que les deux se détestaient cordialement, que personne ne regrette Le Créac'h, et que par contre, non, personne ne peut imaginer qui pouvait en vouloir au vieux. Après plusieurs tables, il lui semble qu'il n'apprend plus rien de nouveau et que, par contre, on commence à parler de lui et de ses questions trop insistantes. Il surprend même un geste qui le désigne à un inconnu. Il décide alors de s'en aller.
    En quittant Le Merlu Trompeur, Morvan marche comme à son habitude, vite et perdu dans ses pensées. Il ne remarque pas les pas qui le suivent, la silhouette qui se faifile derrière lui. Peu avant d'atteindre son studio, il tourne au coin d'une rue déserte et se trouve brutalement, inexplicablement, en train de tomber dans un silence total et une obscurité profonde. Le choc a été trop rude pour lui permettre d'éprouver autre chose qu'une curiosité tranquille: qui donc a creusé cette fosse impressionante? Pour quelle raison? et pourquoi avait-il la sensation de ne tomber que beaucoup plus lentement qu'il ne l'aurait du, entrainé vers le fond par son propre poids? Il lui semblait même qu'il ne tombait pas du tout, mais plutôt qu'il flottait. Il en était encore à s'interroger, quand le silence et l'obscurité l'engloutirent tout entier.

    À suivre




    LES BRICOLAGES DE L'HIVER

    1. Dégrippage des ridoirs et remplacement d'un ridoir cassé

    En théorie, pour dégripper un boulon récalcitrant, il suffit de chauffer la pièce au chalumeau. La dilatation du laiton, plus importantes que celle de l'inox, a pour effet de diminuer le serrage sur les filets, et de permettre le dévissage. En Pratique, ça a marché pour 4 boulons sur 5 et raté pour le dernier qui s'est brisé sous l'effort. Il a fallu le changer.



    2. Réparation des feux de navigation et réfection du cablage électrique du mât.

    Trop de vagues et d'eau salée ont eu raison du feu bicolore avant. Aucun des deux feux de mât ne fonctionne plus non plus: bref la nuit, nous naviguons dans l'obscurité.
    Après dématage, nous constatons que le domino (sic!?) de jonction des câbles électriques est mort, mangé par la corrosion (quelle idée bizarre du chantier de mettre un domino dans le mât plutôt que de sortir deux cables!)
    Nous décidons de monter un feu tricolore en tête de mât: une ampoule consomme moins d'électricité que deux (avant + arrière), et en plus un feu en tête de mât se voit beaucoup mieux de loin. Passage de nouveaux cables électriques dans le mât (14 m sans furet), montage du nouveau feu, branchement.. et ça marche!

    3. Histoire illustrée d'une déchirure de génois


    1. Génois roulé: le vent souffle très fort




    2. Une poche apparait...




    3. ... qui se déchire peu après


    ELEONORE :

    "Le petit moulin, pendant la grosse tempête, il s'est envolé dans l'eau. Alors Maman a plongé dans l'eau pour voir si le petit moulin de Gwalarn était dans l'eau, mais il avait coulé. Et c'était grave".

    "Le Mammam, c'était très bien. Je suis allé au hammam avec Anne et Maman. Il faisait très chaud. On s'est déshabillé mais on a gardé la culotte. On s'est lavé avec une boite de sauce tomate. On prenait l'eau chaude dans un seau et l'eau froide au robinet. Quand Maman versait de l'eau froide sur Pouce [NDLR: Eléonore], ça faisait du bien à la petite Pouce".


    ALEXANDRE :

    "Je suis allé au souk avec Maman. Il y avait beaucoup d'habits sur des tables et d'autres par terre. Des monsieurs debout sur des tables criaient en arabe `rouje1 dinars'. Maman a fouillé, fouillé, et a trouvé un short pour Eléonore. Et un autre jour elle a trouvé un pull pour moi. Il y énormémént de monde au souk".

    "Avec Grand-Pierre et Soizic, on a fait une ballade dans le sud en mini-bus. Il y avait trois places devant et deux places en plus, alors on pouvait changer. On a fait une promenade sur le dos d'un dromadaire".

    "Je suis triste de partir de Monastir, à cause des copains Marion et Thys et Haten, mais je suis content d'aller aux Iles grecques".

    1. deux dinars.



    LE COIN DES ENFANTS


    DEVINETTE (réponse)

    La chanson qu'Eléonore appelle "Les Enfants de la viande" c'est La légende de Saint Nicolas



    RECTIFICATIF (réponse)

    Une erreur de transmission nous a fait attribuer une légende erronée à l'illustration figurant p.6 du N°3 du "Petit Sillage". Il fallait lire : "La famille à Vulcano". Nous présentons nos excuses au jeune explorateur - dessinateur














    Dessin: J'ai fait une promenade sur le dos d'un dromadaire













    Le petit Sillage. Société sans responsabilté. Abonnements, suggestions, réclamations, s'adresser à: M.F. Piéjus, X rue xxxxxxxx, 92410 Ville d'Avray. Tél: xx xx xx xx.

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    Numéro 5 : Juillet 1998


    EDITORIAL

    Nous avons été tristes de la disparition de Tabarly, comme beaucoup de navigateurs amateurs, et encore plus de celle de Clairette, partie pour toujours sans attendre notre retour, et à qui nous dédions ce numéro 5 du Petit Sillage.
    Dur début, avec une météo toujours aussi peu clémente: vent d'Est modéré à fort, nous obligeant à faire depuis Malte un détour vers la Sicile et Reggio de Calabre au lieu de la traversée Malte-Crête escomptée, navigation paisible en Grèce, des iles ioniennes au Dodécanèse, via le canal de Corinthe, et un mois de cabotage dans les Cyclades. Fin de cette cinquième étape avec une belle frayeur et des rencontres aussi étonnantes qu'instructives. Cette étape, en majorité grecque, est aussi celle du retour tant attendu de l'été et des beaux jours.
    De Monastir, que nous avons enfin pu quitter le 3 avril, nous avons rallié Malte où Pierre nous a rejoints avec un aller simple et l'idée de nous prêter main forte et compétences pour traverser directement vers le Crête ou le Sud du Péloponnèse. Mais la météo (encore elle!) a modifié le programme : plage, ballades en Jeep découverte, visite de Mdina et de La Valette, ancienne et nouvelle capitales de Malte, et Pierre est reparti par Alitalia et non par la mer. Nous sommes finalement passés par la Sicile et par Reggio, après une déconvenue rara : un port fermé (voir : "Che casino !"). A quelque chose malheur est bon, nous avons visité le musée de Reggio et pu admirer les extraordinaires bronzes de Riace, vraiment superbes et exceptionnels. De là, après une étape à Rocelle Ionica, nous avons enfin accosté en Grèce, à Céphalonie, non sans avoir auparavant senti une forte odeur de pins et d'eucalyptus.
    Les îles Ioniennes nous ont enchantés. Quel paradis pour la naviguation ! Falaises et plages alternent avec pentes boisées et ruines de fortifications sur des éperons rocheux. Nous avons passé deux semaines à baguenauder entre Céphalonie et Ithaque, avec une incursion à Levkas. Le golfe de saronique permet d'intéressantes escales : le petit port médiéval de Naupaktos, où trois voiliers peuvent se serrer à l'intérieur des remparts. La charmante cité balnéaire de Galaxidi d'où l'on est allé en scooter visiter Delphes. La traversée du canal de Corinthe a impressionné les enfants qui ont vu un train passer au dessus du bateau. Les Cyclades nous ont reservé une navigation tranquille, mise à part une arrivée précoce du Meltem qui nous a bloqué quelques jours ici ou là. Après avoir vu des villages tout blancs perchés très haut, des monastères inaccessibles, des paysages à vous couper le souffle (mention spéciale à Santorin vraiment étonnante, et coup de coeur pour Amorgos, superbe, magnifique, et encore un peu à l'écart des gros flux touristiques), nous sommes arrivé dans le Dodécanèse (Leros, Lipsoi, Samos, Patmos, Arkooi, Agathonisi,...) moins pelé que les Cyclades, plus oriental aussi.

    SOMMAIRE








    Cette étape reste aussi celle des ballades à moto, à Céphalonie pour aller voir le lac Mélissani, souterrain, avec une grotte immense, à Galaxidi pour rejoindre le site de Delphes, à Serifos pour atteindre un monastère et regarder "d'en haut", à Santorin pour optimiser une visite éclair d'une journée, à Amorgos pour découvrir à notre rythme des paysages extraordinaires, à Leros pour sillonner l'île, à Patmos pour grimper au monastère de saint Jean le Théologien et atteindre des plages moins accessibles. Les avantages du scooter sont multiples: moins cher qu'une voiture, plus d'air, enfant séparés et donc ne se disputant pas. Mais Christophe nous a fait une sacrée frayeur pour clore cette étape. Se prenant pour 007 et s'essayant à une belle cascade sans doublure: un plongeon dans l'eau du port, en scooter, avec sa fille. Plus de peur que de mal, les cascadeurs s'en sortant indemnes et la moto avec un rhume de batterie et une fluxion de démarreur. Impréssionnant pour les spectateurs et affluence garantie malgré l'heure de la sieste !

    Samos, le 4 juillet 1998
    Sylvie et Christophe





    Contact en France :
    Florence ROGER, xx rue xxxxxxxxxx
    44000 NANTES. Tel. xx xx xx xx xx



    LA NOIX D'HONNEUR

    Décernée à SYLVIE pour une fausse manoeuvre qui laissa l'équipage pantois, puis hilare et enfin quelque peu dans la gêne. Lors du départ de Reggio, Sylvie, ne parvenant pas à faire coulisser l'aussière arrière à la main dans l'anneau du quai, décide de descendre pour ce faire, avec un bout de l'aussière à la main. Comme elle avait aussi défait l'autre bout, elle s'est retrouvée toute seule sur le quai pendant que Christophe remontait le mouillage sans voir ce qui se passait derrière son dos. Le bateau partait donc sans son barreur... Au revoir Sylvie...




    LES NOUVELLES DU BORD

    Avec le retour des beaux jours et de la chaleur, tout le monde se baigne à nouveau plusieurs fois par jour. Alexandre plonge bien et n'a plus trop l'air d'une grenouille. Eléonore s'enhardit; c'est toujours le grand frisson quand elle saute du bord, mais elle en redemande et a même tenu à sauter au mouillage du balcon avant. Ulysse est très à l'aise et indépendant avec ses bouées bracelet, il descend l'échelle de bain tranquillement, lâche tout et part en pédalant avec une sérénité incroyable et une efficacité dans les battemens à faire pâlir d'envie Anne-Laure qui n'avance pas aussi vite pendant son cours d'aqua-gym !
    Pierre était content de profiter de ses petits enfants à Malte, même si le programme nautique a été réduit à néant.
    Anne-Laure nous a rejoint à Leros, et quités à Samos. Elle a chanté à tue-tête avec Alexandre "Je n'ai besoin de personne en Harley Davidson..." sur leur scooter de 20 ans d'age, à Leros. Elle est repartie bronzée et contente de sa trop courte semaine. Marine lui a succédé quelques heures plus tard. Elle a craqué pour Nicolas, le pêcheur-restaurateur de la taverne d'Arkoi et se demande si sa vie n'est pas sur une petite ile grecque à pêcher l'Octopus...
    Ulysse s'est décidé à parler le lendemain de son anniversaire, convaincu qu'il est grand. Il nous étonne tous les jours avec un vocabulaire de plus en plus étendu même si un décodeur familial est parfois encore nécessaire.
    Dans le Dodécanèse nous avons rencontré des navigateurs de toujours qui nous ont captivé avec leurs histoires de mer jusqu'à des heures avancées et indues. Nous avons discuté avec le jeune propriétaire d'une des trois tavernes de l'île d'Arkoi, laquelle compte 45 habitants, qui nous a expliqué le mode de vie de ces iliens perdus sur leur gros rocher : il y a une école, mais un seul enfant sur l'île ! L'institutrice ne reste en général qu'un an et repart sitôt finie l'année scolaire, saoulée de tant de solitude et de vent; l'eau arrive de Rhodes par bateau; l'électricité provient de panneaux solaires et d'un groupe électrogène...
    Nous avons rencontré un pope nageant dans une crique d'Agathonisi et qui humait avec délectation l'odeur de nos lentilles. Il ne s'est pas fait prier pour venir les gouter et Eléonore a pu redescendre en trombe dire à Christophe : "Papa, le pape vient manger dans Gwalarn !". Alexandre lui a demandé comment un pope pouvait savoir nager "puisqu'ils sont toujours très occupés dans les Eglises". Quelle surprise quand il nous a dit qu'il était marié et père de 4 grands enfants (27, 26, 25 et 24 ans !) dont l'ainé, Dimitri, qu'il va marier à l'Eglise le 13 août, fête de saint Alexandre dans le calendrier orthodoxe. Il a pris Alexandre en affection, rebaptisé " Omicros Alexandros", et a accepté d'être filmé avec lui malgré sa tenue (il était toujours en maillot de bain). Puis il est reparti à la nage, comme il était venu...

    LA CROISIERE EN CHIFFRES
                          1°- 4°      5°
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                 plaisance** 76       20      96
                 peche       33       17      50
                 commerce     9       41      50
            en mer            5        2       7
            canal  berge     11        0      11
            canal  ville      7        0       7
    
    

    * hors séjour à Monastir
    ** distinction parfois difficile entre ports de pêche, de commerce, de plaisance, puisque sur le même quai on trouve le ferry, les pêcheurs et les voiliers.







    LE COIN DES ENFANTS


    ELEONORE :

    "J'étais sur ma moto avec Papa, Ça s'appelle des mopeds. On a démarré. La moto elle a foncé tout droit et on a fait plouf, Eléonore, Papa, et la moto. Alors Marine a plongé et elle m'a ramené au bord. Et Papa il a plongé encore pour mettre un bout sur la moto et les monsieurs au bord, ils ont tiré et ils ont sorti ma moto de l'eau. Après ils l'ont rincée avec un jet d'eau".


    ALEXANDRE :

    "Je me suis baigné avec le pope et aussi Marine. Maman l'a invité à diner. On a pris notre douche et un peu après le pope est grimpé sur Gwalarn. Il s'est assis dehors et on a commencé à prendre l'apéro. Maman m'a donné beaucoup de chips. Après on a mangé le diner : des lentilles et des cubes de jambon dedans. Même que le pope m'a donné à manger. Ça me faisait rigoler. Après on a mangé le dessert, une orange, et le pope est reparti à la nage à la plage, car on était au mouillage et on devait repartir au petit port à coté pour la nuit. Les parents sont allés à une taverne et ils ont rencontré le pope tout habillé en noir avec son chapeau noir. Et le pope il est tellement gentil qu'il a donné aux parents trois croissants au chocolat, un pour Eléonore, un pour Ulysse et un pour moi.


    ULYSSE :

    "Acouke*, autres fins-fins** là, gros, sautent, encore !"

    * écoute
    ** dauphins


    LE BRICOLAGE DE LA SEMAINE

    REPARATION DE LA POMPE DES W-C

    Le joint de base fuyait, le broyeur était bouché, la rondelle plus ajustée au corps de la pompe. Bref, c'était bouché, ça fuyait et ça pompait rien.

    Comment ça fonctionne :
    -La pompe descend:

  • aspiration d'eau depuis l'arrivée et remplissage du corps de pompe

  • expulsion vers l'évacuation car la pression sous la rondelle provoque la fermeture du clapet B
    -La pompe monte:

  • aspiration de l'eau de la cuvette dans le bas du corps de pompe car la dépression provoque l'ouverture vers le haut du clapet B

  • expulsion de l'eau présente dans le haut du corps de pompe vers la chasse

    Suivant que le clapet A est ouvert ou non, on remplit le haut du corps de pompe, et on active la chasse, ou on vide simplement la cuvette.

    Il a fallu 3 montages - démontages (bris du boitier au n°1), le changement des 2 joints, de la rondelle, du clapet B, et du broyeur pour que ça fonctionne à peu près convenablement.
    Le tout a été effectué suivant les conseils de Travis (retraité naviguant écossais) qui a su identifier un modèle PAR modifié fabrication française (différent de la fabrication taiwanaise) et indiquer le seul endroit dans tout Malte vendant les pièces adaptées.



  • MA CHE CASINO !


    Nous on aime bien les italiens, mais c'est vrai qu'il n'y a qu'en Italie qu'on voit des choses pareilles !* L'entrée du port est bel et bien barrée par une montagne de sable. Nous sommes le 22 avril, devant le port de Saline Joniche, en Calabre, la journée a été un peu difficile (vent debout, grisaille humide), il est 18 heures, la nuit va bientot tomber, et le port est fermé ! Ça faisait un momment qu'on flairait le truc louche depuis le large, en ne voyant pas de passage bleu entre les deux jetées, mais quand même : c'est le pompon. Il y a bien quelques barques de pêche qui se faufilent dans un petit trou de souris. Après moult tergiversation, nous décidons d'essayer, Sylvie à la barre, Christophe debout dans le balcon avant pour guetter le fond. Boum... Rien à faire, ça ne passe pas. Un pêcheur vient à notre rescousse. Il s'enquiert de notre tirant d'eau (1,35 m) et se propose de nous guider dans la passe. Re-boum, y a pas d'eau ! Troisième tentative, en essayant une approche différente... Re-re-boum. Cette fois, les carottes sont cuites, on est échoué ! En avant, en arrière, ça ne bouge plus.

    On se demande un instant si on va passer la nuit là, mais c'est vraiment pas raisonnable. On lance une aussière au pêcheur, qui nous sort de la panade en marche arrière. Un bref dialogue nous apprend deux choses : 1) le port a été bouché il y a six mois environ, quand le sable apporté pour faire une jetée supplémentaire a été emporté par les vagues. 2) Il y a un coup de Sirocco prévu pour cette nuit, et on nous conseille vivement d'aller nous abriter à reggio. Et encore 14 milles à reculons, alors que nous avons déjà tellement de mal à faire route vers l'Est et les îles grecques. C'est le moral en berne que nous allons à Reggio, heureusement au portant, dans un vent forcissant qui va nous bloquer trois jours durant dans ce port.

    * Déjà la veille, en arrivant de nuit à Riposto (port de la côte Est de la Sicile), nous avons écarquillé les yeux en vain à la recherche du phare d'atterrissage (12 miles de portée théorique), pour finir par le déceler à 1/2 mile de la côte, quasiment éteint tellement il était faible. Quand aux feux vert et rouge de l'entrée du port : éteints tout simplement ! Heureusement que nous étions déjà venus en novembre et, connaissant la configuration des lieux, nous avons pu nous guider, entre autres sur l'éclairage de la basilique...



    PEGASUS ET MILOS EXPRESS


    Waouh !!! Le coup de trompe nous déchire les tympans, provoquant une nouvelle montée d'adrenaline et une nouvelle augmentation de notre rythme cardiaque déjà passablement élevé. Photo instantanée de la situation : nous sommes dans la passe d'entrée du port de Merikha (île de Kithnos). La passe est longue et étroite. Nous avançons à 7 noeuds au moteur à fond et nous avons le Pegasus aux fesses ! Le Pegasus est l'un des nombreux ferries qui relient les îles des Cyclades occidentales à Athènes. Nous avions bien vu un ferry au loin dans la brume avant d'embouquer le chenal, mais nous avions largement sous-estimé sa taille et sa vitesse. Que les habitués du Guerveur, de l'Acadie et autres Jean-Pierre Calloc'h (bacs de Belle-icirc;le et de Groix) et de ce genre de situation ne se livrent pas à des comparaisons hâtives et approximatives : le Pegasus est dix fois plus gros et deux fois plus rapide*. Pour l'instant donc, le monstre se trouve à quelques encablures derrière et il charge droit sur nous en barrissant à pleins poumons mécaniques. Il nous semble que sa vague d'étrave est haute comme un immeuble et qu'il va nous passer dessus comme sur un vulgaire paillasson. J'ai à peine le temps de me demander où sont ranger les gilets de sauvetage des enfants, que Sylvie décide de croiser devant son étrave pour changer de coté. Elle a bien jugé la trajectoire du pachyderme nautique qui, après un moment engoissant, dévie pour accoster au grand quai. Nous décidons de rester bien sagement dans notre petit coin, moteur au ralenti, le temps de reprendre nos esprits, assis, car nos jambes ne nous portent plus. Bien nous en a pris, car l'énormité décide de repartir quelques instants plus tard. Il entreprend une manoeuvre de retournement qui, encore une fois, laisse bien peu de place dans le petit port.
    Nous procédons ensuite à notre manoeuvre d'amarrage habituelle : nez à quai, ancre à l'arrière, ce qui permet de débarquer facilement les enfants en approchant l'étrave tout près du quai. Sylvie débarque donc avec Ulysse, et c'est alors que se présente Milos Express ! Nous sommes au quai des petits bateaux, donc pas de problèmes croyons nous. Erreur funeste ! Le Milos Express est suivi de près par son sillage qui arrive dans le port avec un bruit de déferlantes. Nous sommes bien trop près du quai, et l'étrave va exploser sur le béton. Je me rue sur l'aussière de l'ancre à l'arrière pour la tendre au maximum, et heureusement deux équipiers du bateau voisin viennent m'aider en repoussant le balcon avant lorsqu'il avance trop. Ce sont deux allemands costauds, mais je les vois qui reculent quand le bateau avance, poussé par chaque vague. Nous restons ainsi de longues minutes, vague après vague. Un bruit sinistre de bois éclaté nous apprend que la passerelle d'un bateau un peu plus loin vient de terminer sa vie contre le quai. L'équipage impuissant contemple les deux tronçons. Enfin, les choses se tassent et le Milos Express repart. Pas de problème, c'est beaucoup plus calme, car il lui faut quand même une assez grande distance pour atteindre sa vitesse de croisière.
    C'est à cet instant seulement que le Grec de la vedette de l'autre coté coupe son moteur (allumé pour l'arrivé des ferries), déplie sa passerelle (remontée pour l'occasion), range sa gaffe, et redonne un peu de mou à sa chaine d'ancre. Il connait la musique lui ! Je lui demande si c'est toujours comme ça, et il confirme : oui, tous les jours à la même heure.

    * Les ferries grecs de la classe du Pegasus et du Milos Express font environ 150 m de long et 23 noeuds. Ils entrent et sortent des ports à toute vitesse pour réduire au maximum le temps perdu à faire escale. Ils ne restent à quai (sans ancre et quasiment sans amarres si le vent le permet) que quelques minutes, le temps de débarquer et d'embarquer quelques camions et une petite troupe de piétons. Tout le monde court, et l'ahuri de service qui est parti aux toilettes au mauvais moment n'a plus qu'à attendre le ferry suivant. Ça va vraiment très vite.


    DORMIR À IOS


    Le Guide du routard nous avait prévenus:"Ne comptez pas faire croire à votre maman, ou à vos amis, que vous venez ici pour découvrir la Grèce pastorale et bucolique ! Si d'aventure vous mettez les pieds sur cette île, ce sera uniquement pour faire la fête le soir...[Ios] concentre trois fois plus de discothèques sur cinq fois moins de place [que Mykonos]. Le village de 1500 habitants en hiver compte plus de 40 bars-discothèques". Et pourtant, une fois Gwalarn bien sagement ancré et amarré à quai, on espérait vraiment dormir...
    Jusqu'à 21 heures, la question ne se pose pas, et la sieste avec trois enfants d'ages différents est très hypothétique. vers 21 heures, nos voisins canadiens (à gauche) écoutent la radio à fond, tellement fort qu'on croirait que ça vient du bar derrière. Puis le "Frog's sailing (sic) Club, restaurant and night-club" nous inonde de rocks (plutot bons) jusqu'à 1h, seulement interrompus par l'arrivée du Milos Express (encore lui) vers minuit. Vers 1h, notre voisin de droite (un Grec) appareille ! Une demi-heure plus tard (ou moins tot ?), arrivée du Super Naias, le plus gros de tous les ferries, qui décharge et embarque une noria de camions plus bruyants les uns que les autres. vers 2h, retour du Grec ! Il était juste allé "voir la lune", mais pas tout seul, et tout ce petit monde semble passablement éméché. Vers 4h, attaque sauvage de moustiques voraces, à 5h30 précises, passage éclair de l'Apollon Express, et peu après 9 heures, réveil du Super Ulysse en pleine forme ! Bon, quand est-ce qu'on dort ?

    Détail amusant et révélateur : la seule laverie de l'île est attenante au bar "Sweet Irish Dream", et tenu par un homme jeune, crâne rasé et tatoué. On vous rend votre linge fleurant bon dans un sac plastique où l'on a glissé deux publicités (une pour un magasin de fringues branchées, l'autre pour une boite) et un préservatif ! Si la petite mamie du lavomatic de Sète savait ça...




    HIT PARADE DES PORTS...
    1. Naupaktos pour les remparts et malgré le bruit

    2. Vathi-Ithaque pour la baie

    3. Argostoli-Céphalonie et Galaxidi


    ... ET DES MOUILLAGES
    1. Vathi-Sifnos pour la baie fermée et la vue

    2. Assos-Céphalonie pour le site et les pins

    3. Levitha et le mouillage entre Antikaros et Dhrima pour le coté désert



    Prix Citron à Patras à titre posthume (la digue ne dépasse de l'eau que de 50 cm maximum, la phare du bout de "digue" est cassé, et le lumière de la jetée du port de plaisance ne fonctionne pas. Est-ce encore un port?) et à Saline-Joniche par contumace, l'accès étant maintenant impossible (cf. Ma che casino).



    LE MERLU TROMPEUR (5)


    La première sensation qu'il éprouva ce fut la douleur. La première chose qu'il sut, c'est qu'il avait mal. Il ne sentait rien d'autre que cette explosion permanente et silencieuse, pulsation lente, qui l'habitait tout entier. Ce n'est qu'au bout d'un temps indéfinissable qu'il prit conscience de sa tête, siège de sa douleur, de ses membres, puis du reste de son corps. Ce n'est que plus tard encore qu'il sut son nom et son état. Piteux au demeurant : Morvan, inspecteur stagiaire, assommé, ligoté, et enfermé dans le noir.
    Au fur et à mesure qu'il reprenait conscience, Morvan essayait d'analyser la situation. Le plancher sur lequel il était allongé était froid et dur. Chose étrange, il était animé d'une vibration sourde dont il ne s'expliquait pas l'origine. Une chose qu'il s'expliquait parfaitement par contre, c'était la morsure des liens sur ses chevilles et ses poignets. Les noeuds n'avaient pas été faits par un amateur, ça c'était sûr ! Mais on avait bel et bien omis de le fouiller, et ça, quand on avait affaire à un type de son calibre, c'était l'erreur à ne pas commettre. C'est ce qu'il se disait Morvan en sentant la bosse que faisait son couteau suisse dans la poche droite de son pantalon. Après moult contorsions, il parvint à l'en extraire, à ouvrir la lame, puis entreprit de couper ses liens. Ce fut chose faite en quelques instants.
    Libéré, il se redressa lentement tout en massant ses poignets endoloris. La station debout permettait d'envisager la suite avec un peu plus de sérénité. Morvan se risqua à faire un pas en avant, puis un deuxième, se prit les pieds dans une caisse qui traînait par terre, et se cassa la figure en jurant abominablement. A la deuxième tentative, il eut à peine le temps d'esquisser un pas que le plancher se souleva d'un coté, l'envoyant valdinguer contre la cloison de l'autre coté. Abasourdi, ahuri, Morvan reprit sa progression à quattre pattes, les dents serrées. A force de tâtonner, il finit par trouver quelque chose qui ressemblait à l'encadrement d'une porte, et, à mi-hauteur, un interrupteur. Il appuya sur celui-ci, et la lumière fut. Il se trouvait dans une pièce de dimensions moyennes, de faible hauteur, les cloisons semblaient métalliques et sentaient la peinture. Dans un coin, une pile de petites caisses et dans un autre des casiers de pêcheurs. Avec les vibrations et le balancement régulier du plancher, ça commençait à lui dire quelque chose. Hum, hum, fit-il en se dirigeant vers les caisses. Il entreprit d'en ouvrir une à l'aide de la scie égoine de son couteau. A l'intérieur, des boites de conserve de merlu provenant de la conserverie Le Floc'h.
    Son instinct policier (ou ses lectures d'enfance) lui dicta d'en ouvrir une, ce qu'il fit aussitôt grâce à l'ouvre-boite incorporé dans son précieux instrument. Et la lumière fut une deuxième fois. A la place des innocents filets de merlu annoncés par l'étiquette, la boite était pleine d'une poudre blanche que n'importe quel flic débutant aurait identifiée les yeux fermés.
    A ce moment, les choses se précipitent. Un bruit de pas derrière la cloison, la porte qui s'ouvre d'un coup, et les deux sbires de Le Floc'h qui entrent dans la pièce en bavardant. La surprise paralyse tout le monde un bref instant, puis l'un des sbires porte la main à sa poche et en sort un revolver. Trop tard, Morvan a réagi. Il se lance en avant, bouscule les deux affreux à grands coups d'épaule qui les envoient valdinguer, et se précipite vers la sortie. Un couloir, un escalier, encore un couloir, une porte qui vole en éclats, et Morvan se retrouve dehors, sans surprise, sur le pont d'un bateau. Il fait nuit. la brise est douce et tiède sur son visage. Morvan court vers l'arrière, d'un coup d'oeil il a repéré la lumière qui clignote sur sa droite. Deux éclats blancs toutes les six secondes : le phare des Birvideaux. Sans hesiter, il s'empare de la bouée couronne, enjambe le bastinguage, et saute dans le vide.

    À suivre


    COUPS DE COEUR / COUPS DE GUEULE


  • Contre la bureaucratie sicilienne, qui nous a valu la confiscation des papiers du bateau, le temps d'obtenir une attestation d'assurance suffisement convaincante.

  • Pour les vistes quotidiennes de dizaines de dauphins en mer Ionienne : un jour nous avons vu la mer blanchir et cru à l'arrivée d'une rafale de vent, mais il s'agissait de centaines de dauphins sautant hors de l'eau !

  • Contre la marina la plus chic d'Athènes (Vouliagmeni) où à 16h un lundi, personne n'est présent pour permettre l'accès à une borne électrique, alors que le lendemain matin quelqu'un est là pour vous faire payer 13500 Dpx (260 F !) hors eau et électricité !

  • Contre les énormes vedettes (30 m et plus) qui font tourner 1 ou 2 moteurs 24h / 24 au port pour faire fonctionner climatisation, congélateur... Sympa pour les voisins !

  • Pour les tavernes grecques les pieds dans l'eau, où l'on mange du poulpe grillé ou des brochettes arrosées de vin blanc local, tout en surveillant du coin de l'oeil Gwalarn où dorment trois petits monstres épuisés par leurs plongeons répétés.

  • Contre les équipages de charlots qui louent à 6 incompétents un bateau de 45-50 pieds. Bonjour les manoeuvres dans les ports encombrés ! On mouille en travers par dessus 3-4 lignes, on remonte les ancres des voisins et éventuellement on remorque un petit voilier jusqu'au milieu de la rade (par son mouillage et à son corps défendant, vécu à Amorgos).

  • Pour l'hospitalité au monastère de Hozoviotissa (Amorgos) où, malgré le nombre croissant de visiteurs, on vous offre encore un loukoum, un petit verre de liqueur de citron et un grand verre d'eau pour vous préparer à réaffronter la canicule et les escaliers en partant.

  • Contre un groupe de Hollandais débarquant au monastère de Saint-Jean-l'Evangéliste (Patmos) en shorts et débardeurs et se nouant une serviette de plage autour de la taille pour se conformer à la "tenue correcte exigée". Le lokk débardeur - serviette "I have been to Corfu" ou "I love football" - tongs dans un monastère, c'est se moquer des moines qui l'habitent. Sans parler des chemisettes nouées au-dessus du nombril, des minijupes... Allez, encore un effort et tous les monastères seront fermés au public !


  • GRAND JEU CONCOURS


    version électronique

    1. Raymond Le Créac'h
        a) a été assomé
        b) est mort noyé
        c) a fait éliminer Le Floc'h

    2. Nous sommes partis
        a) du Havre
        b) de La Trinité
        c) de Marseille


    3. Entre Bordeau et Sète, il y a
        a) 115 écluses
        b) 142 écluses
        c) 600 écluses

    4. Ulysse a fait ses premiers pas
        a) sur la Lune
        b) en Corse
        c) à Bizerte

    5. L'Ile de Lampedusa fait partie
        a) de l'archipel des Pélagies
        b) des Antilles
        c) des Marquises

    6. Eléonore est tombée sur le nez
        a) au marché de Bizerte
        b) dans la cathédrale de Palerme
        c) dans le temple de Segeste

    7. On est monté tout en haut
        a) de l'Etna
        b) du Machu Picchu
        c) de Vulcano

    8. Alexandre est allé à l'école
        a) en Sardaigne
        b) en Tunisie
        c) en Grèce

    9. Christophe n'a jamais réparé
        a) la pompe des WC marins
        b) les ridoirs
        c) ses lunettes

    10. A bord de Gwalarn nous avons invité à diner
        a) le pape en short
        b) un pope en maillot de bain
        c) papa en pyjama
          
    Règlement :
    • jeu-concours réservé aux seuls abonnés
    • Réponses à envoyer avant le 18 juillet 1998 (le cachet de la poste faisant foi) à :
      VIGNY PIEJUS Yacht GWALARN
      Marmaris Netsel Marina PO box 231
      48700 MARMARIS MUGLA, TURQUIE
    • L'éditeur ne peut participer ni donner quelque information que ce soit.

    Prix :
      1er prix : une semaine de croisière pour deux personnes en Turquie (avant le 15/08/98), vol AR non compris
      2ème prix : une paire de babouche*
      3ème prix : un boite de loukoums


    Mode d'emploi :
    Recopiez soigneusement la grille ci-dessous pour ne pas abimer votre précieux Petit Sillage et cochez la bonne réponse.


    1 a b c
    2 a b c
    3 a b c
    4 a b c
    5 a b c
    6 a b c
    7 a b c
    8 a b c
    9 a b c
    10 a b c


    Question subsidiaire :
    Combien de bonnes réponses recevrons-nous à ce questionnaire ?


    * N'oubliez pas de préciser votre pointure





    Version électronique du jeu :

    Pour le plaisir, il est maintenant possible de jouer en direct à partir du formulaire de cette page. Pour cela cochez les bonnes réponses en cliquant sur les petits carrés en face des questions. Quand vous avez fini, cliquez sur le bouton ENVOI.
    Votre formulaire sera automatiquement soumis par mail (en attendant un traitement en temps réel). Les prix ne sont évidemment plus disponibles, mais si vous donnez votre adresse, une boite de loukoums pourra toujours vous y etre envoyées en cas de réponses toutes exactes.




    jouer maitenant

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